Magali Berdah, agent d’influenceurs : "Certains candidats de téléréalité gagnent des dizaines de milliers d’euros par mois"
Célyne Baÿt-Darcourt reçoit Magali Berdah dans "Infos médias" vendredi. Elle publie son autobiographie "Ma vie en réalité" et évoque son métier d'agent d'influenceur, une profession qu'elle a fait émerger en France.
Idoles de millions d’adolescents, les influenceurs sont les stars d'aujourd'hui, celles des réseaux sociaux, généralement issues de la téléréalité. L’invitée du jour Magali Berdah est agent d’influenceurs, une profession qu’elle a contribué à développer en France. Elle a fondé l’agence Shauna Events qui représente des figures de la téléréalité et des émissions de télévision traditionnelles telles que Matthieu Delormeau, Clara Morgane et Ayem Nour.
Rien de tel en France
Elle publie son autobiographie "Ma vie en réalité" (ed. l'Archipel), une histoire digne d’une fiction, d’un conte de fée : travaillant dans les assurances, Magali Berdah se retrouve au chômage, est surendettée, désespérée. Elle fonde son agence en 2016 suite à une rencontre avec une candidate de téléréalité qui lui a demandé la négociation d’un contrat : "J’ai remarqué qu’il y avait un vide autour de ces candidats", explique-t-elle. "Ils sortaient des émissions complètement livrés à eux-mêmes. Cette candidate avait besoin de quelqu’un pour la conseiller mais en France, rien de tel n’existait, contrairement aux États-Unis où cela se fait depuis très longtemps." Selon Magali Berdah, ce vide juridique est en voie d'être comblé, notamment grâce à sa collaboration avec l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), qui a par exemple défini ce métier en 2017.
"Nous utilisons l’image des influenceurs, à l’instar de la télévision qui utilise aujourd’hui leur visibilité afin de faire la promotion des marques sur les réseaux sociaux." Et l’agent d’influenceurs le confirme : les ventes de produits mis en avant sur les réseaux sociaux "explosent" sitôt qu’ils le sont aux côtés des influenceurs.
Magali Berdah distingue les deux médias : "Il y a parfois bien plus de rentabilité sur les réseaux sociaux qu’à la télévision et puis ces derniers permettent de quantifier le retour sur investissement : cela permet aux marques de savoir combien exactement elles investissaient et combien elles gagnaient avec le concept des codes promo."
On devient influenceur "à partir du moment où les abonnés sont réceptifs à ce que l’on dit : Il est possible d’avoir un grand nombre d'abonnés mais pas d’influence. L’inverse peut se produire aussi."
Un métier qui "n'en est qu'à ses débuts"
Certains influenceurs "peuvent se faire un complément de revenus de 1 000 voire 1 500 euros. D’autres peuvent gagner bien plus et dépasser plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois. Mais ce ne sont que des facturations, il ne s’agit pas de revenus nets. Ces influenceurs voient certaines sommes être déduites de ces revenus dans la mesure où ils ne sont pas salariés.", rappelle-t-elle.
Seule une poignée d’agences se dispute le marché de l’e-réputation des candidats de téléréalité. "Il peut être très difficile d’accompagner certains candidats car j’occupe une place de choix et que l'on voudrait être à ma place. Ma proximité et avec les candidats me permet de continuer à travailler avec eux et cela va au-delà de l’argent, il s’agit d’une relation de confiance irremplaçable."
Ce métier d'agent d'influenceurs prenant de l'ampleur est en pleine évolution d'après la fondatrice de Shauna Events. À l’image du minitel, internet et le 2.0 continueront de provoquer des changements dans ce secteur, "cela ne fait que se développer. Nous n'en sommes qu'au début. Toutefois, je ne conseille pas aux influenceurs de ne vivre que de cela car l’influence qu’ils connaissent aujourd’hui peut éventuellement s’effriter dans le futur", avertit Magali Berdah.
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