Patrick Holzman, cofondateur de Blackpills : "Il faut choisir sa bataille si on veut produire des séries ambitieuses chaque année"
Trois ans après sa création, le service payant de vidéos de formats courts français Blackpills passe à l’offensive.
Blackpills "vient d’accélérer le mouvement en signant avec une vingtaine d’opérateurs mobiles et TV, permettant d’être partout dans le monde et de toucher 300 millions d’abonnés qui vont pouvoir découvrir nos séries", se félicite son cofondateur, Patrick Holzman.
Blackpills, avec une centaine de séries produites et dont elle est propriétaire, n’a jamais cessé de produire. "Le studio a été créé en 2019, une quinzaine de projets sont en production pour les plateformes de vidéos, pour des chaînes TV et pour notre propre plateforme", poursuit son dirigeant. La société vient de "finir la 2e saison de 'Bonding' pour Netflix, et de signer un accord pour une docu-série 'Resist', avec YouTube" qui la proposera gratuitement. Une création coproduite avec Patrisse Khan-Cullors, cofondatrice du mouvement Black Lives Matter.
Concernant la plateforme de contenus, Blackpills a retiré son application des stores pour pivoter en service de vidéos via des accords de distribution avec des opérateurs mobiles et TV. "Ce sont les meilleurs partenaires pour commercialiser des services, explique Patrick Holzman. Surtout, il faut choisir sa bataille si on veut produire des séries ambitieuses chaque année."
Une offre "complémentaire" à celle de Netflix
L’offensive a lieu au moment où l’un des plus gros projets américains de service identique, Quibi, jette l’éponge après six mois de fonctionnement et 2 milliards de dollars investis. "Cela ne remet pas en cause le succès des formats courts qu’on voit sur YouTube, TikTok…", estime le cocréateur de Blackpills, qui produit d’ailleurs des séries d’épisodes de 10 à 15 minutes, mais aussi de 30 à 40 minutes pour les plateformes et TV, et annonce deux films de long métrage pour 2021. "On a une stratégie de marque, pas de format", explique Patrick Holzman. Une stratégie qui privilégie les 18/25 ans, qui "permet d’afficher une ligne éditoriale, qui parle de violences policières, de dysfonctionnement familial, de fanatisme religieux…" détaille-t-il. L’ambition de Blackpills n’est "pas de concurrencer Netflix mais d’être une plateforme de complément," précise-t-il.
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