Surpoids : la faute au cerveau !
Une équipe du CNRS vient de confirmer que les produits gras-sucrés, gorgés de ces graisses qu'on appelle les triglycérides, agissent un peu comme des drogues sur le cerveau. Ce qui explique que nous sommes parfois capables de nous relever la nuit pour un morceau de chocolat, mais jamais pour manger une carotte. C'est aussi la façon dont le Dr Laurent Chevalier analyse le surpoids dans son dernier livre : Maigrir sans lutter , aux éditions Fayard.
Le Dr Laurent Chevalier est médecin nutritionniste, attaché au CHU de Montpellier. Il met en cause le rôle du cerveau dans la prise de poids. Plus particulièrement le rôle des circuits cérébraux de la récompense.
Manger ce n'est pas seulement ingérer la quantité nécessaire de nourriture aux besoins de l'organisme sinon, comme la plupart des espèces du règne animal, nous n'avalerions pas plus que ce dont nous avons besoin. En réalité, le comportement alimentaire est étroitement lié au circuit du plaisir au sein de notre cerveau. Ce circuit est fait de neurones qui interagissent entre eux, et qui libèrent de la dopamine : une substance qui procure du plaisir. Donc plus on mange, et plus on a envie de manger, car ces circuits nous envoient du plaisir.
Un comportement addictif
Ces mécanismes cérébraux du plaisir alimentaire sont les mêmes que ceux impliqués dans la dépendance aux drogues. Lorsque l'on compare le cerveau d'une personne atteinte d'obésité morbide avec celui d'un drogué à la cocaïne, l'héroïne ou même au tabac ou à alcool, des similitudes apparaissent sur les imageries cérébrales. Ces similitudes concernent les récepteurs à la dopamine, cette substance fabriquée justement par le circuit du plaisir en réponse aux stimuli agréables, drogues et nourriture.
Tous les aliments ne sont pas addictifs. On peut être plutôt salé, plutôt sucré, voire les deux, mais la plupart des aliments addictifs sont industriels, et agréables au goût. L'ennui, c'est que la plupart sont riches en énergie et conduisent à l'obésité.
Détourner le cerveau des pulsions
La prise de poids est liée à une trop grande quantité de calories et à un manque d'exercice physique. Si un régime doit être envisagé comme un sevrage, cela signifie qu'il va falloir, d'une façon ou d'une autre, penser à activer son circuit du plaisir pour détourner son cerveau des compulsions alimentaires.
Pour désintoxiquer le cerveau, il faut tenir compte des aliments déclencheurs qui donnent envie de manger. Selon que l'on est plutôt salé ou sucré, ou les deux, les mesures à prendre seront différentes. Les accros au sucré pourront continuer le sucre mais sous forme de fruits ou de compotes, alors que pour les accros au salé, il s'agira plutôt de manger des petites portions.
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