Les vers de Pompéi, les vers venus des abysses
Le ver de Pompéi vit
à proximité de sources d'eau chaude
(sources hydrothermales) que l'on trouve au fond des océans au niveau des
dorsales, là où se rejoignent les plaques océaniques. Des relevés de
températures effectués dans les années 1990 in situ ont laissé penser que
l'animal survivait à des températures pouvant aller jusqu'à 105°C et qu'ils
prospérait aux alentours de 60°C. Les scientifiques ont alors cherché à
comprendre les adaptations physiologiques qui permettaient à ce ver de
résister à de telles températures.
L'animal étant adapté aux pressions extrêmes qui règnent
dans le fond des océans, il ne survit pas aux conditions de pressions de la
surface.
Les scientifiques ne pouvaient donc pas l'étudier vivant dans leur
laboratoire. L'équipe dirigée par Bruce Shillito et Juliette Ravaux à
l'université Pierre et Marie Curie vient de trouver une solution. Les
chercheurs ont imaginé un dispositif faisant intervenir plusieurs réceptacles
connectables entre eux par des sasses et dont ils peuvent contrôler la pression
de façon à ce que le vers reste dans les conditions de pression de son milieu
jusqu'à son arrivée dans un aquarium receveur lui même à la bonne pression.
Les scientifiques ont ainsi pu tester plus précisément la
résistance de l'animal aux hautes températures. Leur étude a révélé qu'en
réalité les vers de Pompéi ne survivent pas au-delà de 50°. La température qui
convient le mieux à leur métabolisme est de 42°. Ce qui fait quand même du vers
de Pompéi l'animal pluricellulaire le plus tolérant à la chaleur.
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