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Réalité virtuelle : franceinfo a testé pour vous le PlayStation VR

La réalité virtuelle, tout le monde veut en croquer. Mais qui trouvera le chemin du succès vers le grand public ? Oculus ? Samsung ? Google ? HTC ? Le favori s’appelle Sony. Son PlayStation VR sort jeudi 13 octobre ; un casque design, complet et surtout, un prix abordable. franceinfo l'a testé. 

Article rédigé par Jean Zeid
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 11min
PlayStation VR (Jean Zeid)

Il aura fallu plusieurs décennies de recherches à tâtons, de développements cahin-caha, d’applications professionnelles pour que, enfin, le grand public puisse goûter à la réalité virtuelle. Un quart de siècle pour mettre au point des visiocasques ou casques de réalité virtuelle synonymes d’immersion dans un autre monde. 

Une si vieille techno 

La réalité virtuelle, ce sera donc l’une des (vieilles) innovations phares de 2016. La réalité virtuelle, c’est quoi ? C’est d’abord un casque, même si la VR ne se limite pas à ce dispositif, loin de là. Un casque que l’on met devant les yeux et un autre sur les oreilles pour avoir une immersion totale. Que voit-on dans ce casque ? Et bien une autre réalité, existante ou imaginaire. Les pyramides de Khéops dans son salon, sa future maison dans l’agence immobilière du quartier ou le territoire des loups de "Games of Thrones", tout est envisageable. Et le spectateur n’est pas comme devant un film, c’est-à-dire passif. Lorsqu’il tourne la tête à droite ou à gauche, les images suivent le mouvement de sa tête. L’impression est réellement bluffante.

Imaginez un saut à ski en réalité virtuelle et bien, même bien installé dans son canapé, le cerveau va être littéralement bluffé par ce qu’il voit, des images qu’il va confondre avec ce qu’il vit. Et il donnera tout simplement l’ordre à votre estomac de se soulever, alors que vous êtes sagement assis chez vous.  Mais il y a, parfois, une contrepartie. Les Américains appellent ça le “mal de la réalité virtuelle”. Il équivaut au mal de mer ou celui des transports. En 1995 déjà, un rapport réalisé par l’armée énumérait la longue liste des symptômes : sensation d’inconfort, apathie, somnolence, migraine, désorientation, fatigue, pâleur, transpiration, salivation excessive, et donc nausées ou vomissements.

Le retour de la VR

A l’heure où la réalité virtuelle fait son grand retour sur les étals, l’industrie du jeu vidéo ne cache pas les obstacles à son évangélisation. La technologie est encore chère et difficile d’en faire la pub alors qu’il faut tester ces casques pour vraiment goûter aux sensations de la VR, des engins pour le moins excluant, sans oublier quelques problèmes toujours présents de "motion sickness". Et pourtant, ils sont tous sur la ligne départ ou déjà partis : le Steam VR de Valve, le HTC Vive (la Rolls du secteur), le Samsung Gear VR ou l’oculus Rift, sans oublier Sony avec son PlayStation VR. Le premier à avoir relancé cette mode, c’est l’Oculus Rift, racheté par Facebook pour près de 2 milliards de dollars. C’est lui qui a donné le la à l’industrie en somme. Son prix, pas donné : 700 euros sans les contrôleurs dédiés (200 euros) et sans le PC digne de ce nom aux alentours de 1 200 euros minimum. C’est toujours moins que le HTC Vive à près de 1 000 euros mais à la qualité irréprochable.

Mais on peut aussi tester cette réalité virtuelle sans se ruiner. Chez Google, on produit par exemple un casque en carton baptisé Card Board pour 15 euros sans oublier le Samsung Gear pour une centaine d’euros. C’est votre smartphone qui jouera ici le rôle d’écran.

Sony, l’évangélisateur ?

Reste que ces joujoux n’ont pas encore touché le grand public. Pour le moment. Car la VR se heurte à des murs pour l’instant indestructibles : ceux qui n’ont pas de casque dans le salon sont par exemple exclus, le partage familial ou amical est difficile. Certes, la VR est un génial numéro de foire, l’avenir dira d'ailleurs si le jeu vidéo est finalement sa meilleure application. Aujourd’hui sort le PlayStation VR, le meilleur prétendant à cette mission difficile : créer un marché comme Apple avec les smartphones en 2007. D’abord, parce que sa solution est complète (suivi des mouvements et localisation dans l’espace) et qu’elle est la moins onéreuse : 400 euros, une soixantaine de plus si vous n’avez pas de caméra dédiée et il faut ajouter aussi deux contrôleurs PS Move (80€). Enfin, il faut évidemment une console PlayStation 4 en sa possession pour s’évader dans ces autres mondes. Et Sony peut se reposer sur les plus de 40 millions de PS4 vendues dans le monde, 2 millions en France.

PlayStation VR (PlayStation)


Autre atout de ce PlayStation VR, son design et son confort. Alors, certes, comme les autres concurrents, le réseau de câbles nécessaires à la connexion de l’engin n’est pas des plus esthétiques sous la télé, avec un boîtier électronique dédié et des fils, encore des fils.


Mais le casque en lui-même allie beauté et aisance, une finition soignée et solide grâce un système d'attache ingénieux mais attention, la lumière peut parfois s’immiscer par les pommettes ce qui nuira à l’immersion promise. Mieux vaut également se placer à 1m50 minimum ou plus de la caméra afin d’améliorer la captation. Une fois le casque allumé, la console passe en mode réalité virtuelle automatiquement, une interface qui ne surprendra pas les possesseurs de PS4. Le casque est aussi livré avec un chiffon doux car il fait chaud là-dessous et les sensations sont garanties. Si le PS VR n’est pas à la hauteur d’un Vive d’HTC question qualité d'image, il fait très largement le job, l’impression d’y être est saisissante, impressionnante, on oublie parfois jusqu’au casque, un goût de Futuroscope… selon les jeux. Car parfois, la réalité virtuelle tourne court malgré la brièveté des expériences proposées, le mal de la VR faisant son grand retour, même si nous ne sommes pas tous égaux devant ces maux. Mais pour tout dire, la promesse est là et bien là. Voilà quelques jeux PS VR pour démarrer cette attraction de foire… à la maison.

Nos préférés

"The Playroom VR" : Livrée avec le casque, cette salle de jeux et d’expériences permet d’appréhender la réalité virtuelle à plusieurs. C’est doux et drôle, le jeu parfait pour les weekends pluvieux.

"Rez Infinite" : À l’origine, un incroyable jeu musical signé du japonais Tetsuya Mizuguchi et sorti sur Dreamcast et PlayStation 2 en 2002. Comme sur des rails multicolores, il faut shooter en rythme sur une bande son qui enchaîne les expériences sensorielles à 360 degrés avec aux platines des pointures comme Coldcut, Ken Ishii ou EBZ. Grisant, psyché et vertigineux.

"Job Simulator" : Un jeu pour s’ennuyer au bureau comme dans la vraie vie. Vous en rêviez ? La VR le réalise dans cette simulation de travail absurde et joueuse. “Job Simulator” vous glisse ainsi dans la peau d’un chef cuisinier, d’un mécanicien, d’un employé de bureau ou d’un caissier de supérette. Vous voilà entouré de robots qui vous obéissent afin de réaliser les tâches ingrates. Drôle et familial, malgré les apparences moches.

"Batman: Arkham VR" : L’enquête peut paraître un brin onéreuse, 20 euros pour un peu moins d’une heure. Et pourtant, une heure dans la peau de ce Batman, de la Batcave aux rues sordides de Gotham, de l’antre de la chauve-souris à l’antre de la folie, équivaut à bien des heures sans VR. Un Batman, même s’il manque d’interactivité et de liberté de mouvement, qui se révèle l’un des meilleurs ambassadeurs de la réalité virtuelle, mais aussi son plus sombre symbole : une géniale promesse qui doit s’arrêter un peu trop vite.

"Rise of the Tomb Raider : Blood Ties" : LE jeu des fans de Lara où l’aventurière se balade dans le manoir Croft à la recherche de son douloureux passé familial. Une psychanalyse en réalité virtuelle réservée uniquement aux passionnés de la saga Tomb Raider.

"Until Dawn : Rush of Blood" : Avec "Batman", c’est le jeu qui symbolise le mieux la VR : dans une attraction de fête foraine, sept niveaux sanguinolents attendent la joueuse et le joueur dans un train fantôme où il faut dégainer plus vite que son ombre, en évitant de hurler à la mort. Pas de scénario ici mais des flingues et un brin de frousse.

“RIGS: Mechanized Combat League” : Une sorte de foot américain guerrier version robots géants, voilà RIGS, étonnante jeu de tirs et de confrontations en arène en solo et ligne, un jeu de sport du futur en quelque sorte. C’est un peu fou et très prenant, même si il faut s’habituer aux commandes. Attention, malgré les apparences, RIGS n'est pas qu’un défouloir et nécessitera de la stratégie pour arriver à la victoire. Les matchs sont très courts évitant ainsi le motion sickness.

Ça barbouille

“EVE : Valkyrie” : "EVE Valkyrie" est un rêve de gosse, un génial voyage spatial aux commandes d’un vaisseau spatial et rendu plus palpable encore avec la VR. Un peu trop à la longue si l’on aime les loopings et autres virages serrés.

“PlayStation VR Worlds” : Il y a pourtant cette descente sous-marine si douce avant cette attaque de requin pour le moins stressante. Mais cette compilation de sensations fortes comprend aussi quelques expériences qui donnent le tournis et au-delà, comme cette descente urbaine en luge, où le mal de mer fait une apparition non désiré après quelques minutes seulement.

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