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Jeux vidéo. Le miracle "The Last Guardian"

Le jeu vidéo peut parfois prendre l'allure d'un conte poétique sur l'amitié. C'est le cas de "The Last Guardian", rencontre sensible entre une créature fantastique et un enfant. Ou comment rendre un personnage virtuel aussi réel qu'un animal de companie. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Zeid
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
The Last Guardian (SONY)

Il y a quelque chose qui relève du miracle avec The Last Guardian

Miracle d’une production étalée sur presque 10 ans et qui n’a tenu qu’à un fil d’être annulée à plusieurs reprises quand par exemple son créateur, le Japonais Fumito Ueda, quitte Sony en 2011 en tant que salarié. Mais Fumito Ueda n’est pas n’importe qui, c’est un conteur, l’artisan derrière deux jeux hors normes que sont Ico et Shadow of the Colossus, un auteur capable de sublimer le jeu vidéo pour l’amener sur des terrains interdits : la poésie, la morale, les joies et peurs enfantines, l’amitié, la monstruosité.

Impressions de voyage et de légende

L'issue semblait inéluctable et pourtant, deuxième miracle, The Last Guardian est bien là et il exalte ces mêmes impressions de voyage et de légende.
Un périple qui débute par le réveil d’un jeune garçon dans une grotte où se dressent les vestiges d’une civilisation déchue. A ses côtés, il y a un monstre à plumes, une créature géante entre le chat, l’oiseau et le griffon. Trico est sauvage, brut de décoffrage, mais immédiatement attachant et quiconque a déjà possédé un chat ou un chien reconnaîtra le mouvement du museau pour quémander un câlin ou de la patte pour se gratter l’oreille.
La bête et l’enfant vont alors former un duo improbable pour s’échapper de cette étrange citadelle.

Et le cœur de The Last Guardian à jouer sur PlayStation 4 est bien celui qui bat dans cet animal virtuel qui n’a plus rien de fictif au fil de cette grande évasion. Le jeu insuffle de la vie chez ce compagnon qui se démarque d’un Tamagotchi ou d’un Nintendogs car il est indépendant et peut se montrer aussi bête qu’exaspérant. C’est aussi ce qui le rend vivant.

Le plus beau voyage ludique de l'année

Et lorsque sonne le final de cette balade hors du temps, difficile de ne pas souhaiter revoir Trico, difficile de nier que désormais, il nous manque. Certes, ce miracle a ses couacs. Des mouvements de caméra un peu lourds, une beauté graphique aléatoire sans oublier des bugs variés, mais peu importe. Pour le reste, les émotions transmises par le jeu se multiplient à l’envie, de la tendresse à la cruauté en passant par la mélancolie.
The Last Guardian est le plus beau voyage ludique de cette année 2016.

Appréciation : 19/20

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