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Jeux vidéo. Les robots humains trop humains de NieR : Automata

La robotique est-elle un existentialisme ?
Réponse dans ce jeu aussi fou que son concepteur : Yokô Tarô.

Article rédigé par franceinfo, Jean Zeid
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
NieR Automata (Square Enix)

Il y a d’abord ces teintes brumeuses...

...Comme un voile passé et suranné posé à même l’écran. Pourtant, le décor de NieR : Automata se passe dans un bien lointain futur, sur une planète bleue dévastée par une invasion extraterrestre sans pitié. De l’humanité, de sa culture, de ses civilisations, de ses infrastructures, il ne reste rien ou presque, des vestiges. Immeubles et routes sont vides, et les rares humains survivants de la bataille ont trouvé refuge sur la Lune.

Dans ce maquis improvisé, cet îlot de résistants lutte contre les nouveaux maîtres de la terre via une armée d’androïdes ressemblant en tout point ou presque à leur modèle. C’est justement un duo de ces machines humaines trop humaines que l’on est amené à contrôler. La jeune fille aux méthodes efficaces s’appelle 2B et son bavard soutien 9S, deux soldats au look sophistiqué et à qui on a bandé les yeux.

Une philosophie de l'existence noire et naïve

Au fil des missions et des combats dantesques, NieR : Automata distille une philosophie de l’existence qui vaut autant par sa naïveté confondante que par sa rare noirceur.
Des androïdes aux visages d’enfant qui combattent des robots qui ne demandent qu’à vivre comme des humains, voilà pour cette confrontation existentielle qui peut se déguster pour ce qu’elle est, en facilitant des combats pourtant ciselés du studio Platinum Game.

Dans la forme, NieR : Automata s’autorise tout, des confrontations dans le ciel, une exploration à la fois ébouriffante et déprimante, des face-à-face musclés avec des ennemis hauts comme des gratte-ciel, et une narration éclatée proposant 26 conclusions possibles.

Un jeu sidérant de démesure, à l'écriture rare

Cette aventure imaginée par Yokô Tarô est par moment littéralement stupéfiante de démesure scénaristique et de petitesses humaines. Dommage que l'épopée souffre d’allers retours incessants et sans intérêt qui viennent gâcher ce mets de choix. Dommage car Nier Automata détient une qualité d’écriture rare et quelque chose d’une nostalgie d’un monde que l'on n'a pourtant pas connu.

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