Jeux vidéo. "Resident Evil 7", un frisson dans la nuit
La saga "Resident Evil" fait un retour réussi dans un septième épisode orienté vers la peur plutôt que l'action.
Pourquoi joue-t-on à se faire peur ?
Difficile d’expliquer totalement cette recherche un brin masochiste de cette émotion intense, lien direct à nos angoisses enfantines, la face obscure des contes de fée. Et le jeu vidéo accueille largement cette quête de frousse. Exemple avec Resident Evil 7 qui vient de sortir et qui répond parfaitement au cahier des charges sur consoles et PC.
Un septième épisode qui marque une renaissance
Perdue dans les limbes de l’action à tout crin, la saga Resident Evil ne faisait même plus frissonner les revendeurs. Une ringardisation rampante, cruelle pour une saga essentielle de l’histoire du jeu vidéo, avec à son palmarès, le renouvellement en son temps du jeu d’horreur puis du jeu d’action. Et c’est en ce tournant une nouvelle fois vers le cinéma que Resident Evil, septième du nom, a pu dénicher ce regain de vitalité.
L’histoire qui nous est contée est celle d’Ethan, jeune homme sans nouvelles de son amoureuse depuis trois ans. Un jour, il reçoit un courriel de sa part et en pièce jointe, une vidéo l'alertant de ne pas la rejoindre.
Évidemment, la tentation est trop grande, alors direction la Louisiane pour Ethan, dans une ferme abandonnée à Dame Nature. Une fois rentré à l’intérieur, le piège délicieux se referme, chaque couloir, chaque escalier, chaque pièce suinte la frayeur. Ethan constate bien trop tard que le gourbi est le domicile d'une famille déviante et qui s’applique à faire disparaître tout ce qui y rentre.
Du déjà-vu ? Pas tout à fait
Si ce Resident Evil 7 est une réussite, c’est qu’il s'inspire du cinéma de genre fauché, allant chercher autant dans l’inépuisable Massacre à la tronçonneuse que dans le film d’épouvante uruguayen, La Casa Muda, tournée en un seul plan séquence dans une maison muée en calvaire.
Mais cette inspiration filmique n’explique par ce retour en grâce. Parce qu’il est interactif et qu’il prend le temps de faire surgir la peur, Resident Evil 7 dépasse le cinéma d’horreur bien fatigué ces dernières années. Pour la première fois de l’histoire de la saga, le jeu est en vue à la première personne, il est même entièrement jouable en réalité virtuelle, épouvante garantie.
Et en misant sur une exploration oppressante et un recours minimal aux armes, Resident Evil 7 n’est jamais très loin de produire de la pure panique, ce voyage direct vers les fascinants cauchemars de la nuit.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.