L'UFC-Que Choisir dépose plainte pour obsolescence programmée sur les manettes des Nintendo Switch
L'association a reçu plus de 5 000 messages pour signaler des dysfonctionnements des manettes de cette console.
L'UFC-Que Choisir annonce mardi 22 septembre déposer une plainte contre Nintendo pour "obsolescence programmée" sur les manettes de la console de jeux vidéo Switch. Après avoir dénoncé "des dysfonctionnements affectant les manettes Switch" en novembre 2019, l'association de consommateurs dit avoir reçu plus de 5 000 messages en 48 heures. Tous dénonçaient "une panne récurrente" de la manette, et du "Joy-Con Drift" qui "subit des mouvements fantômes inopinés, qui empêchent les consommateurs d'utiliser correctement leur console de jeux".
Parmi les témoignages reçus par l'association de consommateurs, celui de Maxence : "Plusieurs mois après mon achat, j'ai eu quelques problèmes sur certains jeux, comme une caméra qui allait à gauche et à droite, explique le joueur à franceinfo. Donc le personnage se déplace tout seul. Il faudrait qu'ils remboursent la manette de base, ou fassent un échange. C'est quand même un investissement 60 euros la manette."
Des pannes moins d'un an après l'achat
Alors que le PDG de Nintendo France s'est engagé, en janvier 2020, "à réparer les manettes même hors garantie", les signalements auraient continué d'affluer auprès de l'association avec "65% de consommateurs victimes qui ont constaté cette panne moins d'un an après l'achat de leurs manettes". L'UFC-Que Choisir a expertisé plusieurs de ces manettes défectueuses et relève que "des modifications ont été réalisées par Nintendo dans leur conception, mais pas sur le problème à l'origine des pannes". L'association dépose sa plainte auprès du Procureur de la République de Nanterre. Elle invite les consommateurs à contacter le service après-vente de Nintendo pour "obtenir la réparation gratuite de leur manette défectueuse" et met à disposition "un formulaire de signalement de refus de prise en charge" sur son site internet.
Des procédures longues et parfois sans sanction
De son côté, l'association Halte à l'obsolescence programmée (HOP) espère une "condamnation exemplaire par rapport à Nintendo". "Ce problème était connu, toute la difficulté était de réussir à le prouver selon les termes de la justice. C'est difficile à chaque fois de prouver cet obsolescence programmée. Après plusieurs mois d'enquête, l'UFC a réussi ce tour de force", a salué sur franceinfo Laetitia Vasseur, co-fondatrice et déléguée générale de HOP, qui "s'associe pleinement" à la plainte de l'association de consommateurs.
Et même si les procédures sont "longues" et ne débouchent pas forcément sur des sanctions, "ce délit nous permet, malgré tout, de faire des plaintes qui sont étayées, et de cette manière-là, par voie de réputation, on espère bien que les entreprises prennent conscience de l'enjeu de la durabilité et de la réparabilité des produits" qu'elles proposent, a souligné Laetitia Vasseur.
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