En toute simplicité
Compliquer notre quotidien: on est nombreux à avoir cette compétence. Personnellement, je suis spécialiste pour me faire des nœuds au cerveau quand, par exemple, je cherche la meilleure technique dans mon sport ou pour trouver une chute à cette chronique. Mon esprit, parfois un peu trop hyperactif, engendre des pensées désordonnées et des choix plus compliqués à prendre. Bref, cela n’apporte que de la lourdeur. Enfin, ça donne l’illusion d’une lourdeur, car en réalité il y a bien plus souvent des solutions que des problèmes.
Simplifier nos pensées, nos paroles, nos actes: cela évite de tomber dans un bavardage inutile. On arrête de ruminer un instant sur notre situation, sur nos doutes.
A vouloir tout simplifier, on pourrait penser qu'il y a un risque de tomber dans la facilité ou dans la suffisance et perdre ainsi en pertinence.
Mais l’esprit simple ne veut pas dire être simple d’esprit. La simplicité s'accompagne de lucidité, de liberté intérieure. Cela demande du génie, de la précision, de l’excellence et même de l’audace. Si vous regardez un grand chef cuisine concocter des plats, il a l’air tellement à l’aise que j’ai souvent la prétention de croire que ce n’est pas si compliqué, que je peux faire pareil.
En sport c’est la même chose. Un Roger Federer au tennis, une Lindsey Vonn sur ses skis, un Martin Fourcade au biathlon: ils ont un tel relâchement, une fluidité que ça nous parait simple, accessible. Pourtant, ils sont toujours vigilants, concentrés. Ils se savent vulnérables donc ils se tiennent à leur plan d’action. Ils ne pensent pas à gagner le combat. Ils pensent à jouer, à faire ce qu’ils font de mieux en toute simplicité.
Retrouver notre instinct animal
Ces experts nous font rêver avec leur sérénité et leur régularité de très haut vol. Ils nous font rêver car on a conscience que ce n'est pas si évident de faire simple. Léonard de Vinci disait que "la simplicité est la sophistication suprême". C’est compliqué parce qu’on en a perdu l'habitude. Lorsque nous sommes rattrapés par un quelconque enjeu, on a ce mauvais réflexe de tout compliquer. Alors pour retrouver de bonnes et simples habitudes, il serait bon parfois d’écouter notre vraie nature, notre instinct animal. L’animal ne juge pas. L’animal ne regarde que l’essentiel pour sa survie. Il ne se préoccupe pas de son apparence, du ressenti d’autrui ou des conséquences de ses actes. Il vit chaque instant, au présent, dans la simplicité de la vie. Alors pour renouer avec la simplicité, laissons l’animal qui est en nous rugir de plaisir !
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