Aubry et Mélenchon, prêts pour 2013
Tout d'abord il y a celui qui entame la nouvelle année tambour battant après une année 2012 tambour battu : deux déculottées d'affilée, présidentielle et législatives.
Jean-Luc Mélenchon omniprésent
Le leader du Front de Gauche bat la campagne et les estrades, partout, dès qu'il le peut. A la télé, à la radio, sur le net... Son duel télévisé en début d'année face au ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a marqué les esprits.
Hier soir, à Metz, il s'est montré impitoyable avec le gouvernement de ses anciens amis. Jean-Luc Mélenchon veut incarner une autre gauche, la vraie gauche, pas la sociale-démocrate, pas la sociale-libérale version Hollande-Ayrault explique-t-il.
Bref, selon lui, au bout de huit mois de pouvoir socialiste, les Français ont la possibilité de voir deux orientations à gauche. De les voir et donc d'en choisir une. Et de penser déjà aux prochaines échéances électorales pour trancher son contentieux avec l'actuel chef de l'Etat.
En 2014 avec les européennes et les municipales. Nous serons alors à mi-quinquennat.
Poursuivre l'aventure européenne
Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite poursuivre son aventure d'eurodéputé, pourra alors mesurer plus précisément le taux de pénétration dans l'opinion de son projet d'alternance. Sur un ton martial, il assure qu'il ira à la bataille tout le temps.
Vu comme ça, Jean-Luc Mélenchon plane politiquement. D'un autre côté, ses alliés communistes commencent à s'agacer de ces vélléités d'opposant. Car le PCF n'oublie pas, lui, de penser aux alliances souvent incontournables avec le PS pour conserver le pouvoir au niveau local.
Martine Aubry, la timide
Et puis il y a celle qui se cache mais qui reste active : Martine Aubry.
Elle aussi entend jouer un rôle important au sein de la majorité. Pour l'instant, elle joue surtout la carte de la discrétion. Depuis son départ de la tête du PS, elle ne s'occupe, officiellement, que de la mairie de Lille.
Elle est tellement discrète qu'elle n'a même pas pris le temps d'évoquer les actions de sans-papiers dans sa ville qui ont fait récemment la une. Etonnant de la part d'une femme qui, il y a trois ans, réclamait une régularisation large.
A ce jour donc, les affaires lilloises lui semblent beaucoup plus importantes que les affaires nationales. Mais ses amis, encore nombreux au parti, estiment que François Hollande aura besoin, tôt ou tard, d'elle et de son expérience et surtout de son image. Lors de la primaire, Martine Aubry avait réussi à incarner la gauche du PS, celle des ouvriers et des classes populaires. Or, en ce moment, le Président est en train de perdre ces catégories socio-professionnelles, impatientes voire déçues.
Le scénario des aubryistes
Aubry à Matignon pour regagner le coeur de l'électorat de gauche et au final permettre à Hollande d'être réélu en 2017 : voilà le scénario des aubryistes. Scénario possible mais aujourd'hui hautement improbable.
Et puis il y a également la réflexion judiciaire. Martine Aubry est mise en examen dans l'affaire de l'amiante. De quoi lui barrer la route de Paris pour longtemps. Or la mutation de la juge chargée de ce dossier depuis des années pourrait lui éviter ce scénario-catastrophe. Une mutation qui ressemble à une parade politique pour la sauver selon les mauvaises langues.
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