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Édito
Du 6 juin 1944 au 9 juin 2024, Emmanuel Macron relie événements historiques passés et échéances politiques actuelles
La journée de commémorations du 6 juin 1944 a été clôturée, pour Emmanuel Macron par une interview télévisée. Le chef de l'État s’est efforcé jeudi de relier les événements historiques d’hier et les échéances politiques d’aujourd’hui. Du 6 juin 1944 au 9 juin 2024, du Débarquement aux élections européennes, le chef de l’État s’est appliqué à tirer un fil, celui de la défense des valeurs démocratiques. Un combat qui nécessite à ses yeux une Europe forte, il y a 80 ans comme aujourd’hui.
Un fil qui passe d’abord par un soutien résolu à l’Ukraine, la nouvelle frontière de la résistance européenne à la barbarie en quelque sorte, aujourd’hui dans le Donbass comme hier sur les plages de Normandie. Paris va donc livrer à Kiev des avions de combat, des Mirage 2000, pour aider Kiev à résister à l’invasion russe. Un fil illustré par cette image du président ukrainien Volodymyr Zelensky ovationné à son arrivée à Omaha Beach et étreignant avec émotion des vétérans américains. Comme un passage de témoin.
La crainte du blocage de l'Europe
Ce fil aboutit aux élections européennes de dimanche, c'est le message martelé par Emmanuel Macron au journal de 20 heures de TF1 et France 2. Voter d’abord, car l’abstention ronge nos démocraties. Et voter pour l’Europe, c’est-à-dire pour les listes qui la renforcent. Le danger selon le chef de l’État, c’est le blocage de l’Europe. Un blocage voulu par l’extrême droite qui progresse dans l’ensemble du continent. C’est contre ce péril qu’il a alerté en rappelant que si l’extrême droite avait été assez puissante pour bloquer l’Europe depuis cinq ans, il n’y aurait eu ni vaccin efficace contre le Covid, puisque le RN plaidait pour le recours à la chloroquine et au vaccin russe Sputnik, ni plan de relance économique, ni soutien à l’Ukraine.
À trois jours du vote, cette intervention télévisée a exaspéré les oppositions, parce qu’elle était très politique, c’est vrai. Même si le chef de l’État s’est efforcé de rester au-dessus de la mêlée en ne citant les noms d’aucune tête de liste, ni celle de la majorité, Valérie Hayer, ni ceux de ses concurrents ou des partis. Face à l’extrême droite, il a prétendu se placer en défenseur des valeurs de l’Europe. Il est vrai que la politique partisane le rattrapera bien vite, dès dimanche soir. Selon l’ampleur de la défaite de la majorité et le retard concédé au Rassemblement national. Même si, du côté de l’exécutif, on rappelle volontiers que jusqu’à présent, jamais une large défaite aux Européennes, comme en 2004 ou en 2014, n’a conduit un Président à en tirer des conséquences en politique intérieure.
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