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Édito
Emmanuel Macron présent au Qatar pour la fin de la Coupe du monde, sans bénéfice politique à en attendre
Le chef de l’Etat avait promis de se rendre au Qatar si la France atteignait les demi-finales. Il l’a donc fait mercredi et retournera à Doha dimanche. C’est une preuve supplémentaire qu’Emmanuel Macron se trompait lorsqu’il affirmait il y a trois semaines qu’il ne fallait pas "mélanger foot et politique". Sa simple présence dans les tribunes contribue à mélanger foot et politique. Après la victoire, le président a d’ailleurs salué le rôle du foot qui "rassemble les peuples", et ajouté : "Soyons fiers d’être français".
Ses adversaires aussi mélangent ballon rond et politique, quand, comme l’écologiste Yannick Jadot, ils l’accusent de cautionner par leur présence à Doha la politique de l’émirat, ou quand des maires des grandes villes refusent d’installer écrans géants et fan-zones pour protester contre le choix du Qatar. La maire de Paris Anne Hidalgo joue elle dans les deux camps, celui du boycott de la Coupe du monde, et celui de la supportrice des Bleus sur son compte Twitter.
Toutes les Coupes du monde de foot sont politiques
Celle de 1934 dans l’Italie fasciste de Mussolini, comme celle de 1978 dans l’Argentine de la junte militaire de Videla. Les matchs à forte intensité politique aussi se sont multipliés, depuis le choc des deux Allemagne, RDA et RFA, en 1974, jusqu’à la rencontre Etats-Unis-Iran de 1998, répétée cette année. Mais cette Coupe du monde au Qatar est encore plus politique que les autres. À cause du choix contesté de cet émirat, de la prise de position de plusieurs sélections européennes en faveur des droits de la communauté LGBT, de l’engouement de tout le monde arabe pour le parcours du Maroc ou encore de l’affrontement symbolique, et historique, entre la France et le Maroc.
En revanche, l’issue d’une Coupe du monde n'a pas vraiment de conséquences politiques. Emmanuel Macron a sans doute en tête le souvenir de Jacques Chirac, dont la cote de popularité avait bondi de 18 points, selon l’Ifop, dans la foulée du triomphe bleu de 1998. Mais c’est une exception, et la cote du chef de l’Etat avait vite replongé. Au fond, les politiques ont beau s’emparer du ballon, le foot reste un sport qui se joue à 11 contre 11. Dimanche, le vainqueur s’appellera Messi... ou Mbappé !
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