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Édito
L’appel à "l’unité de la Nation" lancé par Emmanuel Macron va-t-il être entendu ?
"L'unité de la Nation" : c’est le mantra répété ces jours-ci du côté de l’Elysée. Le chef de l’Etat s’en est fait l’écho lors de ses vœux télévisés samedi soir. Emmanuel Macron a fustigé "l’esprit de division". Il s’est dit guidé par cet "impératif", d’"unité de la Nation". Soucieux, donc, de conduire "un pays uni, solidaire", bercé de "bienveillance". Et cette insistance présidentielle finit par souligner, par contraste, à quel point, l’exécutif semble redouter les divisions, la contestation, un climat social bouillant susceptible de s’embraser…
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Emmanuel Macron veut donc donner des gages. Il tend la main, ou plutôt il prône l’apaisement, le dialogue, mais ça ressemble un peu à ces bonnes résolutions de début d’année qu’on n’est pas du tout sûr de réussir à tenir. Parce que le chef de l’Etat a aussi répété que la réforme des retraites, qui fait l’unanimité des syndicats contre elle, entrerait en vigueur dès la fin de l’été.
Relations fraîches
Et ces mêmes organisations syndicales sont échaudées par le décret gouvernemental publié à la veille de Noël pour raboter un peu plus les allocations des chômeurs lorsque le marché de l’emploi se porte bien. Une initiative qui a ulcéré, en particulier le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
Pas de quoi, donc, restaurer la confiance nécessaire au dialogue. Privé de majorité absolue à l’Assemblée, Emmanuel Macron avait bien pris quelques initiatives pour promouvoir le dialogue. Mais sans grand succès, comme l’illustre le sort du Conseil national de la Refondation qui semble encalminé. A l’inverse, le recours à des décrets comme l’usage répété de l’article 49-3 contribue à dégrader les relations avec les syndicats d’une part et les parlementaires d’opposition d’autre part.
Et quand l’exécutif s’applique à affaiblir un peu plus des interlocuteurs qui pourraient lui servir, ponctuellement, de partenaires ou d’alliés, il prend le risque de se retrouver face à des mouvements basistes, plus violents et incontrôlés. On l’a vu il y a quatre ans avec les "gilets jaunes", ou, plus récemment, avec la grève des contrôleurs SNCF lancée par un collectif. L’appel à "l’unité de la Nation" risque de ne pas suffire à éteindre ces formes de contestations cette année…
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