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Édito
Le gouvernement au chevet des services publics
Si on passe en revue les principaux secteurs de l’administration, on mesure le malaise et les manques qui plombent nombre de services de l'État : la Justice, où malgré un budget en hausse, le mécontentement a mis récemment magistrats, greffiers et avocats dans la rue, d'où des états généraux et un plan d’urgence. L'Éducation nationale, en quête de moyens et de personnels supplémentaires. Sans oublier l’hôpital, toujours en crise malgré les milliards débloqués lors du Ségur de la Santé. Ou encore le transport ferroviaire avec de plus en plus de trains supprimés, en particulier les TER, et des conflits qui se multiplient entre la SNCF et certaines régions comme les Hauts-de-France…
L'état des lieux est sombre, à cause de la paupérisation de certaines administrations, comme celle de la Justice, délaissée par de nombreux gouvernements. Mais ce n’est pas qu’une affaire de moyens, c’est aussi une question d’organisation. Depuis plus de 20 ans, la réforme de l'État est à la fois un serpent de mer et le parent pauvre du débat politique. Elle est le plus souvent invoquée pour rechercher des économies, beaucoup moins pour gagner en efficacité.
Sentiment de déclassement
Il y a aussi la perte de reconnaissance et de considération dont souffrent les agents de l’Etat de longue date. À l’école, à l’hôpital ou à la SNCF, le constat est le même : une crise des vocations qui se traduit par une pénurie de candidats aux concours d’entrée, et une dégradation du service pour les usagers.
Ce constat inquiète l’exécutif : de crise en crise, du Covid à la menace, a priori écartée, de coupures d’électricité cet hiver, ce sont les joyaux qui faisaient la fierté française, comme le système de santé ou le nucléaire, qui sont aujourd’hui en berne. Lutter contre ce sentiment d’un grand déclassement de l'État et de ses services qui se répand dans l’opinion, c’est sans doute le principal enjeu du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
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