Édito
Législatives 2024 : le non-respect de la parité des candidatures va coûter cher au micro-parti d'Éric Ciotti

Parmi les candidats qui ont suivi Éric Ciotti aux dernières législatives, la parité était loin d'être respectée. Résultat, les pénalités vont s'élever à deux millions d'euros d'amende par an. C'est loin d'être le seul parti politique a être sanctionné lors de ce scrutin.
Article rédigé par Bérengère Bonte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Eric Ciotti à l'Assemblée nationale, le 18 juillet 2024. (FRED HASLIN / MAXPPP)

Les partis politiques profitent de l’été pour faire leurs comptes après les législatives. Le non-respect de la parité des candidatures va coûter cher à certains. Les pénalités prouvent leur raison d'être. En l'occurrence, les insoumis qui sont les seuls à atteindre la parité parfaite de candidatures n'auront aucune sanction. Ils ont atteint la parité en investissant 116 femmes pour 117 hommes. Les communistes et les écologistes y sont presque aussi. En revanche, les candidats LR qui ont suivi Éric Ciotti étaient 11 femmes pour 52 hommes. La sanction tombe au-delà de 2% d'écart. Le micro-parti d'Éric Ciotti va donc écoper de deux millions d'euros d'amende par an. Il ne devrait lui rester que quelques centaines de milliers d'euros de subventions d'après les calculs du journal le Monde...

Au RN, c'est à peine mieux avec un million d'euros de pénalités, même si leur dotation explose grâce à leurs 126 députés. Le Rassemblement national va toucher 18 millions par an. Même amende au Parti socialiste avec un million d'euros. Une amende absorbée là aussi par une hausse des dotations puisque les socialistes ont gagné des élus. Ensemble va aussi devoir sortir le chéquier aussi. L'ancienne majorité présidentielle enregistre la plus forte baisse de candidatures femmes avec 43,5% de femmes investies au lieu de 48,5% aux législatives de 2022. 

La leçon de tout ça est simple à établir. Dans les scrutins de listes, comme les Européennes ou les municipales la parité entre les hommes et les femmes est obligatoire. Mais pour les législatives - où des candidats s'affrontent individuellement, le compte n'y est pas, 24 ans après l'instauration des amendes. Elles ont beau avoir doublé en 2014, ça ne suffit pas. 

Les écologistes meilleurs élèves que les autres


Le but de cette mesure était d'assurer la parité chez les élus ! Certes, il y a une progression. On est passés de 6% femmes en 93 à 38% il y a deux ans, mais là, ça régresse à nouveau. Au-delà de ces données brutes, encore faut-il que les femmes aient des circonscriptions gagnables. À l'arrivée, pour ce scrutin législatif, la parité hommes-femmes à l'Assemblée nationale au niveau des élus est présente seulement au sein du groupe écologiste avec 16 députées et 17 députés, l'ajout des cinq frondeurs insoumis ne change rien. Du côté de LFI qui avait une parité parfaite de candidatures, en revanche, le fossé se creuse. Sur 72 insoumis, il n'y a plus que 29 femmes (40%, ce qui est quand même au-dessus de la moyenne de l'Assemblée).

Idem chez Ensemble avec 41 femmes sur une centaine de députés. Pour Horizons, elles sont 12 sur un groupe de 31.

À droite en revanche, c'est le grand plongeon :  13 femmes sur 47 députés chez les LR, quant à … Et  "A droite" (le groupe ciottiste) : elles ne sont que quatre. C'est un tout petit mieux au RN,  où l'on compte un tiers de femmes : 40 sur un groupe de 126.
 
Si les écologistes y arrivent mieux que les autres, c'est disent-ils parce qu'ils s'efforcent de donner aux candidates autant de circonscriptions gagnables. Une question de culture dans un parti souvent dirigé par une femme, ou des groupes d'empowerment tentent depuis quelques années de susciter de nouvelles vocations. Un responsable du parti macroniste le reconnaît, la dissolution surprise n'a pas aidé. Avec 48 heures pour déposer les candidatures, les refus de femmes ont été plus nombreux. "Quand il y a une tension politique, avait coutume de dire Gisèle Halimi, ce sont toujours les femmes qui trinquent", ce qui semble plus que jamais d'actualité.

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