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Édito
Les politiques français et la Russie : après un an de guerre, peu d'évolutions

Le 24 février, cela fera un an que la Russie a déclenché la guerre en Ukraine. Cette année de combats, de bombardements et de crimes de guerre n'a rien changé aux positions pro-russes de certains responsables politiques français.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marine Le Pen, présidente du groupe parlementaire RN à l'Assemblée nationale, le 6 février 2023 (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Connaissez-vous le point commun entre Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et le président turc Erdogan ? Eh bien ils sont tous les trois hostiles à l’adhésion de la Suède à l’Otan. Comme Vladimir Poutine. Lors du vote de la résolution de l’Assemblée Nationale consacré à ce sujet, les députés de La France insoumise ont voté contre et ceux du Rassemblement national se sont courageusement abstenus. Comme si sur un sujet pareil, on pouvait être ni pour, ni contre… L’enjeu est lourd. Rappelons qu’il s’agit d’une démocratie occidentale, la Suède, qui, comme sa voisine la Finlande, veut se réfugier sous le parapluie atlantique pour se protéger de la menace russe.
 
Jean-Luc Mélenchon comme Marine Le Pen condamnent certes l’agression russe. Et même Eric Zemmour, le 3e candidat pro-Moscou de la dernière présidentielle. C’est fini le temps où ceux-là faisaient de l’Otan l’agresseur qui voulait "annexer Kiev" : ça, c’était juste avant que les chars russes franchissent la frontière ukrainienne. Depuis un an, tous fustigent Poutine et répètent qu’ils soutiennent l’Ukraine. Mais tous disent aussi que l’Ukraine ne gagnera jamais la guerre et qu’il faut alléger certaines sanctions contre Moscou. Le RN et les insoumis ne les ont d’ailleurs pas toutes votées au Parlement européen. Et au nom de la paix, ils souhaitent l’ouverture de négociations qui passeraient par un partage des territoires, une remise en cause de l’intégrité de l’Ukraine, puisque contrairement à la communauté internationale, Marine Le Pen a reconnu l’annexion de la Crimée.

Anti-américanisme


Sur le fond, leurs positions n’ont donc guère évolué. Le ton a changé, pour des raisons tactiques ou pour des raisons humanitaires, bien sûr. Mais chez les insoumis comme au RN, c’est l’anti-américanisme, l’anti-atlantisme qui reste le plus puissant. Rappelons que pour qu’un pays soit admis au sein de l’Otan, il faut l’unanimité des membres. Si Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen était à l’Elysée, la France ne soutiendrait donc pas l'entrée de la Suède dans l'alliance atlantique. Comme Erdogan, et pour le plus grand bonheur de Poutine.

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