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Édito
Les Républicains : le nouveau président Eric Ciotti face au risque de désertion
C'est ce qu'on appelle une victoire nette. Même si son adversaire, le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a comblé une partie de son retard entre les deux tours. Mais cette fois, ça y est : "Habemus papam", peut-on clamer à LR. La droite a donc gagné une élection présidentielle. Bon, celle-ci était imperdable, évidemment.
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Mais pour le nouveau patron de LR, le plus dur commence. Il va lui falloir recoller les morceaux d’abord, et éviter l’hémorragie ensuite… Car les Républicains sont menacés par de nouvelles divisions : ce n’est pas vraiment nouveau à droite. Mais le risque s’accroit à cause de la nature de l’élection et du profil d’Eric Ciotti. Ce scrutin interne a été marqué par une inflation de cartes dans certains départements, dont les Alpes-Maritimes, qui a nourri la suspicion. Pendant la campagne, Bruno Retailleau a fait part de ses doutes sur la loyauté de la compétition et il n’y a eu au final que 4600 vois d’écart. Et puis le positionnement ultra-droitier d’Eric Ciotti sur les sujets régaliens, immigration et insécurité, risque de susciter une vague de départs. Surtout avec la mise sur orbite présidentielle de Laurent Wauquiez dont le nouveau président de LR entend promouvoir la candidature en 2027.
Vers un rapprochement avec la majorité ?
Nombre de cadres et d’élus locaux menaçaient de déchirer leur carte LR en cas de victoire d’Eric Ciotti. C’est chose faite, alors vont-ils passer à l’acte ? Comment Eric Ciotti peut-il les retenir ? Difficile. Le député des Alpes-Maritimes s’est fait élire en répétant sur tous les tons qu’il s’oppose à toute forme de rapprochement avec Emmanuel Macron. Il a même pris le contrepied de son ancien mentor, Nicolas Sarkozy qui plaide pour une telle alliance.
Deux textes importants qui arrivent bientôt au Parlement vont mettre la droite et son nouveau chef au pied du mur. La réforme des retraites et le projet de loi sur l’immigration. Les Républicains peuvent-ils vraiment s’opposer au report de l’âge légal de la retraite à 65 ou 64 ans et à la simplification des procédures d’expulsions des étrangers en situation illégale ? Si Eric Ciotti campe sur une posture d’opposition systématique et sans nuance, il risque d’inciter certains députés LR à se rapprocher de la majorité.
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