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Édito
Les Républicains : le silence très stratégique de Laurent Wauquiez
Le nom de Laurent Wauquiez est réapparu mardi 22 février dans l’actualité avec des perquisitions qui se sont déroulées au siège de la région Auvergne-Rhône Alpes, dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet national financier à propos d’un dîner fastueux d’un peu plus de 100 000 euros que Laurent Wauquiez aurait organisé au siège de la région. Du côté de la présidence, on se dit "très serein". Laurent Wauquiez n’a pas réagi personnellement. D’ailleurs, il ne parle plus, il est devenu muet. Et ce silence prolongé depuis des mois interroge jusqu’au sein de son parti les Républicains.
Pourquoi ? Parce que la droite se déchire sur la réforme des retraites. Le président du parti, Eric Ciotti, et celui du groupe des députés, Olivier Marleix, souhaitent l’approuver, mais ils sont désavoués par une partie de leurs troupes emmenées par Aurélien Pradié. Et parmi ces députés frondeurs, plusieurs sont des fidèles de Laurent Wauquiez. Or, celui-ci observe ce spectacle de loin, sans dire un mot pour tenter de rétablir l’ordre. Lors de son élection à la tête du parti, Eric Ciotti l’a pourtant désigné comme le "candidat naturel" de la droite en 2027. Un statut confirmé ce matin encore par un fidèle de Nicolas Sarkozy, l’ancien ministre Brice Hortefeux, dans les colonnes du Figaro (article pour abonnés). Et le problème pour Wauquiez, c’est que son mutisme alimente la mauvaise réputation que lui font ses détracteurs.
"Il cherche à passer entre les gouttes"
Celle de ne pas être toujours d’une grande loyauté et d’un grand courage. "Il cherche à passer entre les gouttes", balance par exemple un dirigeant LR. Favorable au principe du report de l’âge légal de départ en retraite, Laurent Wauquiez ne veut pas endosser l’impopularité de la réforme, et encore moins donner un coup demain au gouvernement.
Mais peut-on être candidat à l’Elysée sans participer au débat sur une réforme de cette importance ? Un autre élu de droite glisse qu’il a d’ailleurs déjà fait trois refus d’obstacles en ne se présentant ni aux européennes de 2019, alors qu’il dirigeait le parti, ni à la primaire présidentielle, ni à la présidence du parti à l’automne dernier. Eric Ciotti, Olivier Marleix ou Rachida Dati l’ont récemment pressé de parler, mais visiblement, l’intéressé n’a pas l’intention de hâter le pas. Il faut dire qu’il a un atout pour prendre son temps: vu l’état calamiteux de LR, pour l’heure, il n’y pas foule pour revendiquer d’en porter les couleurs.
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