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Édito
Maire démissionnaire de Saint-Brevin : malgré la solidarité affichée, les clivages politiques persistent

À l’appel des partis de gauche, une manifestation s’est déroulée mercredi 24 mai à Saint-Brevin, en Loire-Atlantique, pour soutenir le maire démissionnaire de la commune.
Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Plus de 2 000 personnes ont participé à la marche en signe de solidarité avec Yannick Morez, maire démissionnaire à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) le 24 mai 2023 (LIONEL LE SAUX / MAXPPP)

Plusieurs milliers de personnes ont défilé pour manifester leur solidarité avec Yannick Morez, poussé à la démission par l’incendie de son domicile en mars dernier. Des menaces attisées par l’extrême droite, nées de son projet de déménager un centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

Une belle mobilisation, de l’émotion, mais aussi pas mal d’arrière-pensées politiques et un sentiment de malaise. C’est le premier concerné, Yannick Morez, qui l’a le mieux exprimé : il a regretté à la fois "la récupération politique par l’extrême gauche" d’une marche qu’il aurait voulue "transpartisane" et "la discrétion de la droite". La Nupes était au grand complet : de Jean-Luc Mélenchon à Sandrine Rousseau, et  d’Olivier Faure à Fabien Roussel, tous avaient fait le déplacement depuis Paris. Au final, le sort du maire de Saint-Brevin est emblématique du mal qui ronge notre démocratie. Avant sa démission, pas de soutien du gouvernement, et pas beaucoup plus de la part de la gauche locale qui rechignait à défendre un élu divers droite. Après en revanche, un concours d’instrumentalisation de part et d’autre, avec des personnalités nationales qui rappliquent… pour mieux s’empoigner.

Les clivages politiques plus forts que le climat de violence qui pèse sur les élus


Chaque camp continue de se renvoyer le balle. À chacun ses victimes préférées, et à chacun ses coupables favoris, en quelque sorte. La Nupes s’indigne à raison quand un maire est agressé par l’extrême droite et se plaint d’avoir été abandonné par l’Etat. Mais elle ne dit rien quand des élus macronistes sont pourchassés par des "gilets jaunes" ou, plus récemment, par des manifestants hostiles à la réforme des retraites. Quant à la majorité, elle fustige à juste titre la violence symbolique et verbale de parlementaires insoumis qui s’en prennent à l’effigie du chef de l’Etat ou traitent un ministre d’"assassin". Mais les macronistes en viennent à négliger la violence charriée par l’extrême droite, voire à décerner un brevet de respectabilité au RN.

De plus en plus souvent menacés, les maires restent les piliers de notre République. Si leur défense n’est pas une cause sacrée capable de transcender les clivages, elle finira par s’effondrer.  

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