François Hollande fait feu de tout bois

François Hollande veut garder le contact. Depuis plusieurs semaines, le président de la République multiplie les rendez-vous avec les Français. Avec mais aussi et surtout sans micros et caméras. Comme dans le Lot samedi dernier, une escale à Cahors pour donner le coup d'envoi d'une course caritative, une rencontre avec des éléveurs et un dîner avec des élus locaux. La veille, vendredi, le chef de l'Etat avait inauguré des tête-à-tête avec des Français qui ont solicité ce rendez-vous à l'Elysée, souvent par courrier. Des entretiens individels d'une trentaine de minutes, révélés par Le Parisien, pour écouter mais aussi expliquer sa politique.

C'est encore ce qu'il a fait hier soir. Le président recevait à dîner à l'Elysée une dizaine de parlementaires accompagnés chacun d'un acteur de leur circonscription et porteur d'une thématique. Le député de l'Isère Olivier Véran par exmeple, avait invité un entrepreneur de la ville de Meylan. Il fait partie de ce groupe de députés dits de bonne volonté. Des quadras qui effectuent leur premier mandat, une génération Hollande qui veut encore croire à la réussite du quinquennat et que le chef de l'état cajolle.

Les élus de terrain inquiets 

Le président ne cesse d'essayer de leur remonter le moral en ce moment. A l'orée d'une nouvelle année éléctorale avec en mars les cantonales et en décembre les régionales, il s'est rendu - et c'est rare - au Sénat hier soir pour un apéro avec le groupe socialiste du palais du Luxembourg. C'était juste avant de recevoir à dîner la dizaine de parlementaires de la majorité. Des parlementaires que "lui président" avait promis de ne pas recevoir à l'Elysée.

François Hollande s'engage à sa manière pour tenter d'enrayer la chute du PS à l'occasion des régionales et des cantonales, à propos desquelles beaucoup d'élus de terrain s'inquiètent. Même les plus aguerris comme André Vallini. Dans son département de l'Isère, comme dans beaucoup d'autres, les relations sont tendues avec les autres partis de gauche et surtout les Verts. Aucune alliance n'est envisagée ni même envisageable. Cela n'empêchera pas le secrétaire d'Etat, certain que François Hollande se représentera en 2017, de se porter candidat pour un cinquième mandat dans son canton isèrois de Tullins. Un département qui comme beaucoup d'autres pourrait basculer à droite en mars prochain.