François Hollande veut se servir de sa cote de popularité
François Hollande atteint 40% d’opinions favorables, tous les sondages le donne à la hausse et il y prend goût. C’est normal. Il faut remonter à François Mitterrand au moment de la guerre du Golfe en 1991 pour voir une telle progression pour un président de la République.
Et ce n’est pas tout, Manuel Valls décroche lui aussi un record : + 17%, c’est inédit pour un Premier ministre. Il faut dire que le couple exécutif a réalisé un sans faute dans la gestion de ce moment éprouvant pour le pays, même la droite s’accorde à le dire.
Comment François Hollande compte-t-il mettre à profit cette embellie ?
Et bien illustration lundi matin lors de ses vœux devant les acteurs économiques, François Hollande leur a demandé d’être à la "hauteur de ce qui s’est produit dans le pays ". C'est-à-dire à la hauteur de cet élan, de cette mobilisation républicaine. Le chef de l’État a exhorté les patrons et les syndicats à conclure plus d’accords pour mettre en place le pacte de responsabilité : "Il faut accélérer la marche ", a dit François Hollande.
Mais l’économie, ce n’est pas le seul domaine où François Hollande veut mobiliser et accélèrer le rythme. Son agenda est rempli de rendez-vous qu’il va décliner sur le même thème : Une nation unie et fière peut accomplir beaucoup de choses. Le Monde rapporte que ce week end, il a confié à des proches qu’il se sentait "plus fort " depuis les attentats. Son image a changé et le chef de l’État est persuadé que "rien ne sera plus comme avant [...] Cet évènement doit nous donner encore plus d’audace dans l’action réformatrice", a dit François Hollande, "Nous devons nous élever collectivement ".
Osé de faire un lien entre les attentats et les réformes à engager ?
C’est même maladroit, voire un peu naif, croire que tout à coup les Français vont suivre comme un seul homme sur la voie tracée par le gouvernement pour réformer le pays. Il faudrait qu’il donne des gages lui aussi à l’opposition, qu’il fasse une partie du chemin pour emmener tout le monde derrière lui. François Hollande ne pourra donc pas profiter longtemps de sa belle cote de popularité.
Probablement pas, d’abord parce que les Français attendent toujours des résultats sur le front de l’emploi. Et puis le clivage droite-gauche va revenir au premier plan avec la campagne des départementales, c’est dans un peu plus de deux mois. D’ici là, François Hollande va tout faire pour rester sur sa lancée.
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