Hollande et Valls à la recherche de la confiance par la fermeté
Le Premier ministre l’avait affirmé devant les socialistes samedi, il l'a redit au micro de France Info lundi matin : "oui, la gauche peut mourir". Par ce constat, Manuel Valls ne cherche pas à "dramatiser" la situation. Il se veut "lucide". La gauche doit "s’assumer", assumer ses responsabilités au pouvoir. Ce que pointe Manuel Valls, c’est le vieux débat entre parti de gouvernement et parti d’opposition. Un débat qui dure depuis l’accession de François Mitterrand à l’Élysée en 1981, après 23 années dans l’opposition et la confrontation à une réalité que la gauche n’avait pas entièrement imaginée.
Au PS, certaines sensibilités se sentent alors plus à l’aise dans l’opposition que dans l’exercice du pouvoir. Manuel Valls parle même du "confort" de l’opposition, "qui permet de gagner des élections municipales et de critiquer ceux qui gouvernent". Le Premier ministre est sur la même longueur d’ondes que François Hollande, pour lequel ceux qui critiquent à gauche ne proposent pas une alternative porteuse.
Tous les deux d’accord pour assumer leur exercice du pouvoir
Le chef d'Etat et le Premier ministre en sont convaincus, seule la constance et la clarté de la gauche au pouvoir peuvent redonner confiance aux Français. D’où cette fermeté, affichée aussi bien par François Hollande que Manuel Valls. Fermeté face au conflit à la SNCF. Tous les deux, depuis la semaine dernière réclament l’arrêt de ce mouvement "inutile", selon eux, et qui "n’a pas de sens".
Fermeté face aux "frondeurs" socialistes à l’Assemblée, sur le collectif budgétaire. Fermeté sur la réforme territoriale, et même face aux intermittents. Même si la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, ouvre une piste qu’il revient au rapporteur mandaté par Matignon, Jean-Patrick Gille, de préciser.
Valls tient donc exactement le même discours que Hollande ?
C’est vrai qu’à force d’entendre le Premier ministre dire "J’assume mes responsabilités", on pourrait se demander si la lucidité revendiquée par Manuel Valls ne vise pas à attirer les lumières sur lui, à son avantage politique. Manuel Valls balaie cette éventualité du revers de la main, tout comme François Hollande. L’un et l’autre le savent, l’échec de François Hollande hypothèquerait totalement la victoire d’un autre socialiste dans 3 ans.
C’est un autre vieux débat interne au PS, entre ceux qui croient aux vertus du bilan, (Lionel Jospin en 2002), et ceux qui parient sur l’échec Jean-Luc Mélenchon, (quittant le PS en 2008). On pourrait ajouter une troisième catégorie, ceux qui, comme François Hollande et Manuel Valls, se disent qu’ils n’ont plus le choix. Tout simplement parce qu’ils sont au pouvoir ensemble, ils doivent assumer à deux.
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