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Le gouvernement s’attaque à l’"apartheid" qui règne en France

Cet "apartheid" territorial, social et ethnique, a été dénoncé par Manuel Valls en janvier lors de ses vœux à la presse. Vendredi après-midi, le Premier ministre va s’attaquer à ce mal français et lancer ce qu’il appelle sa "politique de peuplement" lors d'un Comité interministériel à la citoyenneté et à l’égalité.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Olivier Bost © RF)

40 ans de politique de la ville et autant de plans Marshall n’y ont rien fait. Il y a toujours des endroits où se cumulent le chômage, la pauvreté et la délinquance. La rénovation urbaine non plus n’a pas permis d’endiguer ces phénomènes. Mais attention, vendredi il ne s’agira surtout pas, disent tous les ministres concernés, il ne s’agira pas d’annoncer un "plan banlieue". Officiellement, ça s’appelle un Comité interministériel à la citoyenneté et à l’égalité.

Concrêtement, il devrait en sortir quoi ? Toute une série de décisions pour tenter de faire bouger les choses sur le logement, sur le développement économique, sur l’éducation. Dans le lot,  il y aura quelques mesures chocs ou en tout cas suffisamment fortes pour faire réagir. Celle qui risque de faire le plus causer est une application bien plus sévère de quotas de logements sociaux dans les municipalités. Aujourd’hui, les deux tiers des communes respectent ces quotas mais 215 villes sont en infraction et sont visées par les préfets. Vendredi, pour l’exemple, des noms de villes dirigées par des maires de gauche comme de droite pourraient être cités. Mais surtout, les pénalités pourraient aller jusqu’à l’inégibilité pour ces maires récalcitrants. "Les préfets vont frapper " nous a précisé un ministre.

Éviter de gonfler encore des ghettos

Le gouvernement voudrait aussi réduire le nombre de bailleurs sociaux et gérer le logement social non plus à l’échelle des communes mais à l’échelle des intercommunalités ou des métropoles. Tout ça, ce sont des petites révolutions. Une autre décision importante pourrait également être prise, c’est d’arrêter de trouver des logements pour le Droit au logement opposable dans des zones où il y a déjà beaucoup de logements sociaux. Éviter de gonfler encore des ghettos. 

Le gouvernement expliquera aussi vendredi comment il va offrir un service civique à tous les jeunes qui le demandent et surtout comment ce service civique arrivera à toucher ceux qui ça pourrait aider le plus. Manuel Valls va aussi expliquer comment fonctionnera l’Agence nationale de développements économiques sur les territoires. Comment faire en sorte que des entreprises se lancent et réussissent dans les secteurs où il y a le plus fort taux de chômage. Sur le plan de l’éducation, le ministère est plus flou. Il pourrait s’agir de la mise en place de formation sur Internet, notamment pour ceux qui ont arrêté tôt leur scolarité. La carte scolaire pour remettre un peu de mixité sociale dans les écoles pourrait aussi être encore une fois revue.

Avec quel moyen tout cela va-t-il se faire ?

L’idée, c’est que tout cela ne coûte rien. C’est un conseiller de François Hollande qui fait ce constat dans l’éducation. Le gouvernement a remis des moyens et le résultat est mitigé. "Le changement plus que l’argent est souvent plus efficac e", selon ce conseiller. Et effectivement, quand on regarde les propositions sur le logement cela ne coûtera rien à l’État et un peu aux collectivités locales. Pour le reste en dehors du service civique il n’y a rien qui demande des centaines ou des milliards d’euros.

En tout cas, pas question de creuser les déficits avec ces mesures pour la République, ces mesures post-attentats. Ce qui coûte cher, en fait, depuis le 7 janvier, c’est le renforcement de la sécurité. La semaine prochaine, il y aura un autre comité interministériel mais sur la ruralité. "Pour ne pas donner l’impression de ne s’occuper que des quartiers"  , précise-t-on dans l’entourage de Manuel Valls.

Là aussi, il faudra s’attendre à des mesures qui ne coûtent pas grand chose mais qui doivent restaurer la République.

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