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Les partis politiques ouvrent le débat sécuritaire avec prudence

Au lendemain de la marche républicaine qui a rassemblé des millions de personnes en France et provoqué l'unité nationale de la quasi-totalité de la classe politique, la politique justement reprend ses droits. Les premières interrogations se font entendre, mais à l'exception du Front national, les partis ouvrent le débat sécuritaire avec prudence.
Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
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Car il s'agit à droite comme à gauche de ne pas briser en quelques jours l'élan populaire et ce sursaut national, en forme de supplique à la classe politique !!! Renouveler les pratiques et lutter efficacement contre le terrorisme. C'est pour ça que ce matin le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, qui faisait sa rentrée médiatique, est resté mesuré dans ses critiques à l'égard du pouvoir.

Tout juste a t-il pressé le gouvernement de tirer rapidement les conséquences des failles du dispositif de sécurité français et proposé dans la foulée la création d'une commission parlementaire transpartisane sur ce sujet pour un débat sans tabous.

Le gouvernement  a déjà fait quelques propositions

Des militaires ont été annoncés en renfort, un préfet a été chargé de coordonner la sécurité des écoles et lieux de cultes juifs. Manuel Valls a aussi évoqué de premières pistes pour renforcer la lutte contre le terrorisme mais le Premier ministre s'est montré prudent sur l'idée d'un Patriot Act à la française (des mesures d'exceptions comme l'avaient fait les américains après le 11 septembre 2001). Il s'est dit en revanche plutot favorable à la demande de l'UMP de commission parlementaire qui pourrait se transformer en mission parlementaire, transpartisane, et regroupant les deux assemblées.

Cette mission parlementaire incluerait tous les partis politiques représentés par un groupe au parlement, ce qui exclut le Front national qui aujourd'hui a balayé d'un revers de main cette idée de création d'une mission. Ce n'est pas à la hauteur des enjeux répond le parti de Marine Le Pen. Une mission au sein de laquelle la patron du groupe PS, Bruno Le Roux a promis qu'il n'y aurait pas de tabous.

Au PS, tout le monde n'est pas d'accord sur la nécessité de légiférer dans l'urgence. C'est dans un ésprit d'apaisement, dans l'idée aussi de prolonger un peu l'unité nationale qui a prévalu ces derniers jours que la rentrée politique a été bouleversée et qu'en lieu et place de la séance de question au gouvernement demain, il y aura une minute de silence. Un discours du président de l'Assemblée, des présidents de groupes et une réponse du Premier ministre. Une séquence solennelle qui permettra aussi aux députés de donner une autre image de ces séances de questions au palais Bourbon. Moins de querelles et plus de débats de fond.

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