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PMA : l'opposition met à jour une faille de la majorité

Le débat sur le mariage pour tous se poursuit à l'Assemblée nationale, Mais une nouvelle fois, la bataille se joue autour des conséquences de ce texte. Après la gestation pour autrui, la procréation médicalement assistée met le gouvernement dans l'embarras. Deux dispositions qui ne sont pas dans le texte.
Article rédigé par franceinfo
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C'est une des particularités de ce texte. La bataille est
menée, non pas sur le contenu du texte, mais sur ce qui n'y est pas.

Il y a d'abord eu la polémique sur la  GPA, la gestation pour autrui.

L'opposition étant persuadée que le gouvernement entretient
cet objectif secret, chaque indice susceptible de révéler cette manœuvre est
exploité par la droite.

Il a fallu que François Hollande prenne la plume et écrive
son "opposition formelle" à la GPA pour que la polémique s'éteigne.

Mais elle a rebondit ce week-end autour de la PMA, à cause, une
nouvelle fois d'une maladresse du gouvernement.

Le Premier ministre Jean-Marc
Ayrault a donné le sentiment de vouloir renoncer à la PMA, qui doit être
examinée dans le cadre du texte sur la famille.

Cet examen était prévu en mars.

Mais samedi, le président du Comité d'éthique s'est autosaisi
d'une réflexion sur la procréation médicalement assistée.

Le gouvernement a donc estimé qu'il fallait donner le temps
nécessaire à cette réflexion sur un sujet touchant à la bio-éthique.  

Dans un premier temps, le gouvernement  a paru vouloir dissocier les deux
dispositions, la loi sur la famille et la PMA.

Jean-Marc Ayrault ne voulant pas retarder des mesures concrètes
concernant les familles.  

Mais cette distinction pouvait donner le sentiment de
vouloir reporter la PMA aux calendes grecques.

Tout le texte sur la famille, PMA comprise, sera donc
examiné d'ici la fin de l'année, après l'avis du comité d'éthique.

Le calendrier gouvernemental est donc retardé.

Ce qui fait crier
victoire à la droite.

C'est un recul, applaudissait l'UMP Hervé Mariton cette
nuit.

Il ne faut pas précipiter les choses, répond l'exécutif.

Même si le souci d'éviter de faire vite et mal est
compréhensible, il donne le sentiment que l'Elysée et Matignon trainent des
pieds.

D'ailleurs, les conseillers le rappellent, le mariage et l'adoption
font partie des 60 propositions du candidat Hollande, sous entendu, pas la PMA.

Le distinguo inquiète à gauche, et pourrait devenir
dangereux pour la majorité.

Une fois la promesse de campagne de François Hollande tenue,
certains députés pourraient bien être tentés de reprendre leur liberté de vote.
Et la disposition sur la PMA être rejetée, faute de défenseurs suffisants.

Les manifs contre le mariage pour tous n'ont jamais effrayé
le pouvoir, car elles ne clivaient pas son électorat.

Mais la question PMA pourrait bien diviser la majorité. D'où
peut-être cette prudence, autour d'une mesure qui ne constitue pas forcément la
 priorité du couple Hollande Ayrault..

C'est cela la vraie victoire de la droite.

Elle ne fera pas reculer le gouvernement sur le mariage pour
tous, mais elle a fait apparaître une faille dans la majorité.

Une faille qui ne peut que s'élargir.

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