Rentrée politique : où sont passés les nouveaux ministres d’Emmanuel Macron ?
Ce n’est jamais facile une première rentrée, pour un ministre comme pour un écolier. Il faut un peu de temps pour faire son cartable, enfiler le costume et mesurer la charge. On peut donc se montrer un peu indulgents avec les bizuts, l’un d’entre eux était justement l’invité du 8h30 de franceinfo, le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete. Mais ce remaniement du début de l’été visait à donner plus de poids au gouvernement, à rééquilibrer l’exécutif, à offrir davantage d’oxygène à des ministres plus visibles et plus audibles. Or, dans la majorité, plusieurs parlementaires commencent à douter de l’efficacité de la manœuvre, pas tant à cause des petits nouveaux qu’à cause du "dirlo", le directeur, Emmanuel Macron, ce chef de l’État qui prend toute la place.
Le message des rencontres de Saint-Denis
Le phénomène s’est accentué avec la mise en scène spectaculaire des fameuses rencontres de Saint-Denis, le 30 août. Douze heures de face-à-face à huis clos entre Emmanuel Macron et les chefs de partis, sans ministres, sans conseillers, sans journalistes. Une brève communication en conseil des ministres la semaine suivante et un échange de lettres entre le président et les chefs de parti. Plusieurs membres du gouvernement en sont encore à se demander ce qui s’est vraiment dit au cours de ce huis clos et qui pourrait concerner leur secteur. Emmanuel Macron ne pouvait pas mieux leur signifier qu’il s’occupe de tout et eux, du reste.
>> Lettre d'Emmanuel Macron : qu'ont répondu les chefs des différents partis politiques ?
Les ministres novices ne sont pas les seuls à être court-circuités par l’Élysée. Le cas de Gabriel Attal est emblématique. Rompu à l’exercice gouvernemental, mais nouveau venu à l’Éducation, il s’est fait piquer la majorité de ses annonces de rentrée par le chef de l’État. Quant à Élisabeth Borne et son ministre du Travail, Olivier Dussopt, ils n’ont pas eu le loisir d’annoncer la prochaine tenue d’une conférence sociale : Emmanuel Macron en a réservé la primeur aux chefs de partis. De quoi consoler les nouveaux venus au gouvernement qui découvrent le fonctionnement de l’exécutif. Ils ne sont pas plus mal traités que les anciens.
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