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SNCF, insécurité, écologie, tous les sujets sont bons pour le FN

Les critiques de Jean-Marie Le Pen n’y changent rien. Le FN version Marine Le Pen vise 2017. Objectif déclaré de Florian Philippot, numéro 2 du FN, invité ce mercredi de "Questions d’Info" sur LCP, avec Le Monde, l’AFP et France Info.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (© Radiofrance)

Le Front national est comme un tennisman qui a imposé son jeu. Bien installé dans le court, il renvoie toutes les balles. Certaines lui conviennent mieux que d’autres, mais chacune le met en position d’attaque. L’enlèvement et le passage à tabac d’un jeune Rom à Pierrefitte ? Pour Florian Philippot, vice-président du FN, c’est l’occasion de fustiger la politique laxiste des gouvernements, passés et actuels. "Je crois que c'est l'un des multiples drames de l'insécurité en France, et l'insécurité grandissante, Je crois qu'on va vraiment dans la mauvaise direction, et qu'il faudrait lancer un signal très fort. Il faut restaurer l'ordre en France."

 

Autre sujet d’actualité, la grève des cheminots CGT et Sud-Rail. Là encore, Florian Philippot en profite pour fustiger les directives européennes. Il s’oppose à la réforme car elle mène à la privatisation du rail en France. Une fois posée cette contestation, Florian Philippot peut se montrer compréhensif vis-à-vis des grévistes. "Il y a sûrement des motivations corporatistes pour certains, et ça, il faut les combattre. Et pour d'autres, je pense qu'il y a des motivations de bonne foi, d'intérêt général, et je ne veux pas criminaliser par avance un mouvement social, et surtout je ne veux pas qu'on résume un fait d'actualité simplement à la grève. Le problème de la SNCF en ce moment, c'est d'abord le problème de fond, ce n'est pas le problème de forme. C'est cette réforme, c'est la libéralisation européenne, et c'est le soutien inconditionnel de l'UMP et du PS à cette réforme de libéralisation."

Au nom du patriotisme écologique

Troisième sujet dans l’actualité, la transition écologique. Le Front national défend le nucléaire, qui assure l’indépendance énergétique du pays, mais cela ne l’empêche pas de se montrer soucieux d’écologie. Au nom du patriotisme écologique. "La question de l'écologie se pose d'abord en termes d'échanges. La question c'est de savoir : est-ce qu'on continue à aller produire à 10 000 kilomètres en Chine ou est-ce qu'on essaie de produire au plus près des lieux de consommation dans notre pays, ce qui fera moins de transport, moins de pollution, et plus de respect des normes environnementales. Ça, c'est la vraie écologie. C'est pour ça que vous avez raison de parler de patriotisme écologique.  »

Florian Philippot a donc réponse à tout, mais le Front national se divise aussi en ce moment. La dispute entre Jean Marie Le Pen et sa fille traduit un certain clivage dans le mouvement.  Oui, cette semaine dans Paris Match, Jean Marie Le Pen conseille à sa fille de ne pas "s’affadir en cherchant la bienveillance du système" . Elle "signerait sa perte", estime le fondateur du FN. C’est ainsi que Jean-Marie Le Pen analyse le fait que sa fille veuille prendre ses distances politiques avec ses dérapages. Une étape supplémentaire vers la respectabilité politique.

"Notre objectif c'est d'arriver au pouvoir "

L’analyse de Florian Philippot est autre. Pour ce proche de Marine Le Pen, vice-président du FN, il s’agit d’une "petite zone de turbulence", à laquelle la numéro 1 du parti a répondu très clairement, en tant que numéro 1 du parti. "Marine Le Pen a mis les points sur les I, je le crois, et à partir de là elle a rappelé qu'elle était la présidente du Front national, la candidate naturelle à l'élection présidentielle. Depuis que Marine Le Pen a été élue sur une ligne claire au congrès de Tours en 2011 par les adhérents, très majoritairement, elle a déployé une stratégie, un programme, des orientations programmatiques, et ça fonctionne, et les Français adhèrent, Ce qui m'intéresse, c'est 2014, 2020, 2025, 2017 même, entretemps, si on tient jusque-là on verra, enfin si Hollande tient jusque-là, pas nous, bien évidemment, notre objectif c'est d'arriver au pouvoir, pas simplement pour le pouvoir, mais pour pouvoir changer les choses."

2017 pour la présidentielle en France. En Europe, Florian Philippot estime que la constitutions d’un groupe autour du FN est en "bonne voie"  Marine Le Pen "ne fait pas peur", assure-t-il, en estimant qu’il "reste quelques scories de la diabolisation"».

L’intégrale de cette interview de Florian Philippot, le vice président du Front National est diffusée en intégralité sur LCP à 20h30, et dès maintenant sur dailymotion, avec France Info, le Monde et l’AFP. 

 

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