Un pape exemplaire selon le monde politique
Et pourtant, le principe de la séparation des Eglises et de
l'Etat prévaut. La France est une République laïque qui "assure la
liberté de conscience", et "garantit le libre exercice des cultes",
sans s'y impliquer.
Les responsables politiques se gardent de faire l'exégèse de
la décision papale.
Certains parviennent même à en parler, sans rien en dire. C'est
le cas du président de la République, François Hollande, interrogé les
journalistes en marge d'un déplacement.
"Je n'ai pas de
commentaire particulier sur cette décision, qui est éminemment respectable et
qui fera qu'un nouveau Pape sera choisi Mais la République salue le Pape qui
prend cette décision mais elle n'a pas à faire davantage de commentaire sur ce
qui appartient d'abord à l'Eglise ."
François Hollande qui ne se sent pas totalement concerné par
cette décision apparemment.
D'autres responsables
politiques le sont, comme Christine Boutin.
Elle est présidente du Parti chrétien-Démocrate, et
revendique cet attachement religieux.
Pour Christine Boutin, la décision du Pape est surprenante,
et pas seulement pour les catholiques.
"C'est un choc
très très fort pour les catholiques parce que ce n'est pas très courant. Mais aussi
pour le monde entier, parce que le Pape quel qu'il soit est une autorité morale
qui est écouté et respecté, donc c'est un tsunami !"
Une décision porteuse de sens, au-delà des catholique, sur
ce point, le porte parole du Parti Socialiste, David Assouline est bien d'accord.
"*C'est un signe
qui peut être envoyé au-delà de l'Eglise à tout ce qui est exercice des
responsabilités, il faut effectivement qu'il y ait des limites et que chacun
sache que dans des fonctions de responsabilités ce qui est convenable et, en
tout les cas acceptable, pour l'exercice même de ces responsabilités. L'Eglise
ne nous avait pas habitué à ce genre de signes, c'est plutôt bien que le Pape
ait pris conscience de cela et donne ce signe là . "*
Un signe important au moment où l'église catholique se mêle
des débats politiques sur le mariage pour tous. D'où peut-être la prise de position de François Fillon.
L'ancien Premier ministre rend hommage au Pape Benoit XVI,
pour un choix qui est selon lui à "l'image de cette personnalité profonde,
mêlant sagesse et exigence personnelle. "
"Rigoureux jusqu'au
bout , il restera un Serviteur" , juge un autre ancien Premier ministre UMP,
Jean-Pierre Raffarin.
Le centriste Jean Louis Borloo s'attache à la charge du pouvoir,
qui selon lui est " énorme, fut-elle spirituelle ".
Jusqu'à Marine Le Pen qui tient à honorer " l'action
infatigable " du Pape, " en faveur de l'universalité des valeurs de
la civilisation chrétienne".
Le principe de laïcité n'empêche pas les responsables politiques
de tirer une leçon idéologique personnelle et politique du geste du chef
de l'Eglise catholique.
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