L'empire des séries. "Kaamelott" : Louis de Funès et Jacques Audiard réunis en Alexandre Astier
Chaque jour cet été, Laurent Valière nous plonge dans l'histoire des meilleures séries, et nous donne des idées de séries à voir ou à revoir. Cette semaine, place aux comédies. Avant le film, "Kaamelott" a attiré des millions de spectateurs chaque soir sur M6 avec son humour à la Monty Python et ses dialogues à la Audiard. Les saisons sont disponibles sur Salto.
On est à la fois chez les Monty Pythons, chez Mister Bean, Louis de Funès et Michel Audiard. En 2003, Alexandre Astier, 31 ans, comédien et musicien – il a fait 14 ans le conservatoire et joue de la contrebasse – écrit et réalise un court métrage de 15 minutes. Il incarne un Roi Arthur démuni lorsqu’il peine à expliquer aux chevaliers de la table ronde leur mission de quête du Graal. C’est drôle, irrévérencieux, bien écrit. Bruno Solo et Yvan Le Bolloch le présentent au producteur de Caméra Café qui lui donne carte blanche pour remplacer la série sur M6. Sur le papier, Kaamelott est une série gonflée.
Historique, en costume, située en Grande Bretagne qui s’appelle encore appelée Bretagne. Mais le projet est audacieux dans la lignée absurde des Monty Python et leur film Sacré Graal. Alexandre Astier apporte une touche française cartésienne : finis les dialogues ampoulés du moyen age. Fan du dialoguiste Michel Audiard et du film Le Cave se rebiffe, il met dans la bouche des personnages des répliques anachroniques qui font mouche.
Le Roi Arthur peu aidés par ses compagnons
Les chevaliers sont plus idiots et incompétents les uns que les autres. Pour motiver ses troupes, Alexandre Astier, alias Arthur, prend le rythme et les accents de Louis de Funès. Son épouse Guenièvre est une auvergnate empotée, Lancelot un chevalier pas très fin. Perceval un véritable idiot. Le public en redemande. Quatre millions de téléspectateurs par soir. Au fur et à mesure, la série gagne en ampleur et en profondeur. Après des premières saisons composées de sketches, place aux épisodes plus consistants de sept minutes jusqu’à une sixième saison intitulée Livre 6 tournée aux studios de Cinecitta à Rome.
L’histoire s’épaissit avec les invasions barbares, le départ de Guenièvre, un Lancelot de plus en plus dictateur et un roi Arthur qui perd le nord. Le film qui sort cette semaine est l’aboutissement d’Alexandre Astier : il est encore au four et au moulin, auteur, réalisateur, compositeur, acteur et même monteur. Dire que Kaamelott à la télé, certains spectateurs en parlaient comme : "'Plus belle la vie' sans le côté mièvre."
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