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L'empire des séries. La famille en sept séries (3/7) : "Succession", une famille pourrie dans les hautes sphères médiatiques

Chaque jour cet été, on refait la généalogie des séries. La représentation de la famille a bien changé en l'espace de 50 ans. En 2018, "Succession" pousse le bouchon loin et pastiche les luttes de pouvoir pour prendre la succession du patriarche.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'acteur Brian Cox dans la série "Succession".
 (HBO)

On connaissait la famille Ewing, à Dallas : le patriarche aux cheveux blancs en bottes et Stetson sur la tête à la tête d’un ranch, et ses fils, le niais Bobby et le vénéneux JR. La série Succession pousse le bouchon plus loin. Il y a toujours un patriarche : Logan Roy, 80 ans, magnat des médias qui règne sur un empire. Mais lui joue avec ses quatre enfants pourris comme avec une balle. Chacun espère bien prendre sa succession.

Succession, c’est une série créée par le britannique Jessie Armstrong, habitué jusqu’ici aux satires politiques. Il s’est largement inspiré de Rupert Murdoch, patron du tabloïd Le Sun et à New York de Fox News, qui sait parfois soutenir des candidats comme Donald Trump. La série naît de l’envie de raconter les dessous de ces puissants patrons de médias, qui arrivent à influencer la politique.

Un univers du luxe insoupçonnable

Voici une famille où caviar et champagne coulent à flot, on se déplace en jet privé, on part dans une résidence jouer au golf et rencontrer de possibles acquéreurs d’une future OPA et en coulisses on se tire dans les pieds. Succession dépote par le portrait dense et sombre des quatre enfants. Kendall, le plus fragile, qui voit sa tentative d’OPA échouer. Shiv, la fille, plus portée sur la vie politique. Roman, le plus jeune, issu d’un second mariage.

On se laisse entraîner dans ces histoires de fusions acquisitions à plusieurs milliards de dollars, ces tentatives politiques d’éteindre un scandale d’harcèlement sexuel et ces fermetures brutales de sociétés où on vire 450 employés en 30 secondes. Abrupte, avec des jurons sexuels dans chaque réplique, la série fait mouche. Une série emmenée brillamment par Brian Cox dans le rôle du patriarche, un acteur de la Royal Shakespeare company, tout en nuance. La troisième saison est attendue pour très bientôt. Les deux premières sont disponibles sur OCS.

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