L'empire des séries. La scénariste Fanny Herrero évoque l'écriture des épisodes de la série "Un village français"

On se rappelle de cette formidable série en sept saisons qui s’intitulait Un village français : la chronique année après année d’un petit village dans le Jura durant la Seconde guerre mondiale, sous l’occupation allemande. Une série diffusée sur France 3 avec Robin Renucci, dans le rôle d’un médecin de campagne devenu maire du village, et Audrey Fleurot, sa femme, tondue à la libération.

C’est dans cette série que la scénariste Fanny Herrero, future auteur de Dix pour cent, effectue ses premières armes. Elle entre dans un atelier d’écriture, sous la houlette du créateur de la série Frédéric Krivine. Et elle apprend le métier. 

"Frédéric Krivine étaient vraiment mon professeur. J'ai eu la chance d'apprendre en travaillant parce que j'ai eu la chance d'être prise dans cet atelier."

Fanny Herrero

sur franceinfo

"Moi, j'étais toute jeune scénariste, je n'avais pas encore beaucoup d'expérience. En fait, on travaillait, on essayait d'inventer les histoires qui allait arriver aux personnages d'un village français pendant une saison. Donc, en général, Frédéric nous nous donnait un peu les grandes directions : 'Cette année, je voudrais que la saison parle de ci, parle de ça que à tel personnage en gros, j'aimerais qu'il lui arrive à peu près ça.' Mais il n'avait pas des idées beaucoup plus précises. Et nous, en atelier, on essayait de nourrir ces histoires. Peut être qu'il pourrait lui arriver une chose comme ça. Peut être que là, ça serait marrant de lui créer tel ou tel dilemme, telle trahison," détaille Fanny Herrero.

Le style, la patte de la série

Elle y travaille durant 4 saisons, 48 épisodes. il faut se documenter. "Je me suis occupée de l'épisode ou la pauvre Lucienne, l'institutrice, est tombée enceinte et voulait avorter. J'ai alors dû me renseigner : à quoi ressemblaient les avortements à cette époque? Qui pratique clairement? Médicalement, c'est comment ?", précise-t-elle.

Ensuite, le "maître" Krivine repasse et donne sa patte. "Quand on travaille à plusieurs, il y a toujours un moment où, même si on converge tous dans le même sens, finalement, chaque scénariste a en charge un épisode et a un peu son propre style. Et pour que la série soit bonne à la fin, il faut que ce soit unifié, souffle Fanny Herrero. Et donc Frédéric Krivine reprenait nos épisodes pour y mettre un moment, une obsession plus particulière, une patte dans les dialogues plus particulière, il avait certains personnages dont il savait qu’il allait les dialoguer mieux que nous. Et c'était normal parce que c'est lui qui détenait la série. C'était sa série, donc forcément il en détenait le style. Mais c'est un peu la même chose pour moi sur Dix pour cent", conclut Fanny Herrero.