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En Corée du Sud, l'incroyable imbroglio présidentiel autour des deux chiens offerts par Kim Jong-un

La Corée du Nord les a offert à sa voisine du Sud en 2018 pour sceller l’amitié entre les deux pays. À l’époque, le président Moon Jae-in les a adoptés. Mais en mai dernier, il a perdu les élections et son successeur ne veut pas d’eux, laissant au parlement le soin de décider de leur sort.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'un des deux Pungsan offert par la Corée du nord à la Corée du sud. (HANDOUT / THE BLUE HOUSE)

Pendant que les deux Corées multiplient les essais de missiles dans l’espace aérien de la péninsule, s’accusant mutuellement d’entretenir une escalade, au sol, l’affaire politique qui fait grand bruit concerne... deux chiens. Ironie de l’histoire, ils étaient censés symboliser la paix, le rapprochement entre les deux pays, sous forme de cadeau diplomatique. En 2018, le nord-coréen Kim Jong-un les a offert à son homologue sud-coréen Moon Jae-in juste après leur rencontre historique dans la maison de la Paix, sur la ligne de démarcation entre les deux états.

En 2018, le dictateur nord-coréen Kim Jong-un a offert deux chiens au président sud-coréen Moon Jae-in juste après leur rencontre historique dans la maison de la Paix, sur la ligne de démarcation entre les deux états. (HANDOUT / THE BLUE HOUSE)

Ce sont deux chiens d’une espèce endémique de Corée du Nord, des Pungsan, un mâle, appelé Songgang, et une femelle, Gomi, moyennement grands, tous blancs arborant une épaisse fourrure. Le président Moon Jae-in les a immédiatement adoptés, ils ont été installés dans la résidence présidentielle, s’y sont très bien acclimatés, au point de faire des petits : sept chiots sont nés depuis. Et puis, au printemps dernier, le parti de Moon Jae-in a perdu les élections. Il a donc dû céder la place à son rival politique Yoon. Et s’est alors posée la question des chiens.

Une vague d'indignation sur les réseaux sociaux

En tant que cadeau diplomatique, ils appartiennent aux archives du palais présidentiel, mais Yoon le nouveau président n’en voulant pas particulièrement. Un accord a alors été passé entre les deux hommes : Moon garde les chiens et, en échange, la présidence finance leur entretien. Une somme assez rondelette, puisque l’ancien chef d’État a demandé 2,5 millions de wons par mois, soit 1 800 euros mensuels, pour payer croquettes, gardien et vétérinaire. Sauf que, depuis le mois de mai, date de la passation de pouvoir, l’argent n’a jamais été versé.

Lundi 7 novembre, Moon Jae-in a donc fait annoncer dans un communiqué publié par le Korea Times que "à regret, il rend les chiens à la présidence". Des toutous dont Yoon ne veut toujours pas. Ainsi, mardi, c’est le ministère de l’Intérieur qui les a récupérés et les a confié à un cabinet vétérinaire en attendant que le parlement veuille bien décider de leur sort en tant qu’élément du mobilier national. Symbole de paix devenu objet de discorde, et surtout objet tout court, leur situation créé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, en Corée et au-delà. Des internautes qui rappellent qu’un animal n’est pas un objet.

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