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Francis Ngannou, migrant et ex-SDF à Paris, sacré champion du monde poids lourds de MMA

Samedi 27 mars, à Las Vegas, il a remporté par K.O. son combat contre l’américain Stipe Miocic, décrochant du même coup la ceinture de champion du monde poids lourds de MMA. Apogée d’un parcours de vie semé de défis.

Article rédigé par franceinfo - Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Francis Ngannou sacré champion du monde poids lourds de MMA le 27 mars 2020. Ici à Paris en 2017. (FRANCK FIFE / AFP)

"C’est l’histoire d’un jeune qui n’a pas eu beaucoup de chance dans la vie, mais qui ne s’est pas résigné, qui s’est permis de rêver". Ce sont les mots de Francis Ngannou, 34 ans, et nouveau champion du monde poids lourds de l’Ultimate Fighting Championship, le MMA, ce mélange d’arts martiaux et de boxe qui se pratique dans un octogone, sans gants, à mains nues. Samedi 27 mars à Las Vegas, aux États-Unis, il a mis son adversaire Miocic au tapis. K.O. en 52 secondes et deux rounds, s’emparant ainsi de la ceinture des grands. Apogée d’une vie complètement hors norme, une vie de combat.

Des mines de sables à la traversée de la Méditerrannée

Francis Ngannou est né en 1986, au Cameroun, à Batié, dans l’ouest montagneux. Enfance tiraillée entre deux parents qui se séparent rapidement après sa naissance, perdent toutes leurs économies et ne peuvent lui payer des études. Ce sont leurs difficultés qui poussent Francis Gnannou à partir travailler à 12 ans dans les mines de sable, des carrières où les hommes extraient le granulat en plongeant des barres à mine dans le flanc de la montagne. Labeur éprouvant qui lui taille vite un corps de colosse.

L’école est loin, il n’y retournera pas. Dix ans plus tard, il quitte la mine pour la grande ville, Douala, où, voyant sa carrure, on l’embauche pour charger des ballots de 50 kilos. Mais il rêve d’autres choses, de Rocky et Mike Tyson. Pourquoi pas la boxe ? Pourquoi pas les rings ? Pourquoi pas l’Europe ? Alors en 2012, il s’en va.

"Je savais que je devais construire moi-même mon paradis"

Francis Ngannou traverse l’Afrique, puis la Méditerranée, et se retrouve avec d’autres migrants à Paris. Seul, démuni, sans amis, ni connaissance, ni papiers, il dort dans la rue, dans un parking du 13e arrondissement. "Je ne m’attendais pas à autre chose, a-t-il dit au journal L’Equipe, je savais que je devais construire mon paradis".

C’est la rencontre avec les bénévoles de l’association Une Chorba pour tous qui va l’aider, comme le raconte France Bleu Paris. En venant y chercher ses repas, il discute, raconte sa vie, sa passion pour la boxe. Le directeur finit donc par aller sonner à la porte d’un club de MMA pour le présenter. La suite est connue : après six ans de combat professionnel, Francis Ngannou est devenu le roi du monde, le "Predator" comme le surnomment ses adversaires. Comme il le dit lui-même, l’histoire d’un jeune qui n’a pas eu beaucoup de chance mais qui ne s’est pas résigné, et qui s’est permis de rêver.

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