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La surfeuse Lucy Campbell annonce qu’elle ne signera plus de contrats de sponsoring avec les marques polluantes

Elle appelle son sport à être plus vert et à vraiment coller à l’image qu’il renvoie d’activité proche de la nature. Dans son viseur : l’utilisation quasi-exclusive de matière issue de la pétrochimie pour fabriquer les combinaisons et les planches de surf.
Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lucy Campbell, surfeuse britannique. (JANE BARLOW / MAXPPP)

À 27 ans, Lucy Campbell est sept fois championne de surf de Grande-Bretagne et elle a décidé de s’attaquer à une autre forme de défi : la lutte contre la production de déchets plastiques. Et pour ce faire, elle s’adresse directement à ceux qui mettent le plastique sur le marché, en circulation, dans notre quotidien, dans l’environnement, elle s’adresse aux industriels, et précisément aux industriels du surf. "Ils doivent changer, dit-elle à la BBC, chaque année, des tonnes et des tonnes de planches en polyuréthane et de combinaisons en néoprène sont produites en série, et l’on sait qu’elles finissent en déchets, des déchets qui contaminent l’eau."

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La surfeuse s’appuie sur une étude menée par un chercheur de l’université de Berkeley aux États-Unis qui avance que, chaque année, environ 8 000 combinaisons de surf finissent dans l’océan, rejoignant les millions de tonnes de déchets plastiques qui y barbotent déjà. Or, pour elle, chacun doit balayer devant sa porte, chacun doit faire sa part. Lucy Campbell explique que le surf ne peut pas se prévaloir d’une image de sport proche de la nature, une image de sport vert et en même temps ne fonctionner qu’avec du matériel issu de la pétrochimie.

Un traité international pour bannir la pollution plastique en cours d'élaboration

Elle annonce donc qu’elle ne signera plus de contrat de sponsoring avec des marques qui ne donnent pas les gages d’une vraie éthique durable. "Quand bien même il est souvent difficile de refuser un gros chèque, à terme, ça vaut le coup, parce que ça pousse les marques à évoluer, changer. Et elles doivent le faire, c’est possible, c’est coûteux peut-être aujourd’hui, mais ça le sera de moins en moins." Effectivement, rien qu’en France, on ne compte plus le nombre d’initiatives d’artisans passionnés de surf pour proposer des planches en matériaux recyclables, ou en bois, ou en impression 3D.

Mais aucune révolution dans la conception de la part des géants de la discipline, en tout cas pour l’instant. Lundi 28 mai, les représentants de 170 pays se réunissent à Paris pour rédiger un traité international contre la pollution plastique voulu par l’ONU. Et si les appels comme celui de Lucy Campbell ne marchent pas, peut-être que la loi, elle, finira par imposer le changement.

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