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L’étoile du jour. L'Estonien Rainer Nölvak, l'homme qui voulait nettoyer le monde

Rainer Nolvak a organisé une journée nationale du nettoyage en Estonie il y a douze ans. Depuis, l'initiative s'est développée partout dans le monde.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des étudiants indonésiens ramassent des déchets dans le cadre de la Journée mondiale du nettoyage à Banda Aceh, le 21 septembre 2019 (photo d'illustration). (CHAIDEER MAHYUDDIN / AFP)

L’Estonien Rainer Nölvak, 54 ans, est entrepreneur dans l’informatique et initiateur de l’opération mondiale qui se déroule samedi 19 septembre : le World CleanUp Day. Il s’agit d’une journée pour nettoyer la planète et ramasser tous nos déchets. Depuis douze ans, elle a lieu chaque année, et tout a commencé chez lui, en 2008, alors qu’il s’amusait à compter les dépôts sauvages lors d’une balade en forêt près de Tallinn. C’est une mauvaise habitude en Estonie : tout ce qui ne rentre pas dans la poubelle, on s’en débarrasse dans les bois parce que personne n’y passe et surtout parce que tout le monde s’en fiche. Sauf, Rainer Nolvak. 

Pour résoudre le problème, il a d’abord contacté le gouvernement, qui l’a renvoyé vers le comté, qui l’a renvoyé vers les municipalités… Ces dernières lui expliquent qu’elles n’ont pas le budget pour ce genre de choses. Alors il décide d’organiser lui-même une journée nationale de nettoyage. "Le défi majeur était de convaincre les gens de ramasser les ordures des autres, raconte-t-il. Évidemment, c’est rebutant. Donc, on a changé le message et dit : ‘Nettoyons le cœur de l’Estonie’." Et ça a marché. Une véritable fête nationale avec 50 000 volontaires, c'est-à-dire 4% de la population pour 10 000 tonnes déchets collectés.

Un succès mondial

Très vite, le succès fait parler de lui au-delà des frontières. Tout le monde veut organiser sa journée de nettoyage. D’abord la voisine, la Lettonie, puis la Slovénie, la Serbie, la Roumanie, et ainsi de suite jusqu’en Inde. L’initiative locale a pris une dimension mondiale. En 2019, 20 millions de volontaires avec gants, sacs poubelles et pinces télescopiques y ont participé dans 180 pays.

C’est qu’il y a des déchets à ramasser partout. Et le problème, ce n’est pas simplement l’incivisme supposé des populations mais l’existence même de ces déchets. "On ne fait pas du ménage, résume Rainer Nolvak, on essaye de rendre nos sociétés plus durables." Parce que quand on nettoie, on réalise que ces déchets, c’est nous et qu’il reste des modes de production et de consommation que l’on accepte. Avec le World CleanUp Day, Rainer Nolvak veut mettre en lumière le bout de la chaine pour nous permettre de remonter le fil, espérant qu’un jour il n’y ait plus rien à ramasser, et que son opération annuelle devienne inutile.

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