Touché par la maladie d’Alzheimer, il redemande sa femme en mariage et elle dit "oui"
L’histoire de ce couple de quinquagénaires aux États-Unis a été reprise dans la presse du monde entier et illustre la dureté de cette maladie, qui diminue les malades, touche les aidants mais n’altère pas forcément les sentiments.
C’est l’histoire d’un remariage, sans divorce. Peter Marshall, 56 ans, est atteint de la maladie d’Alzheimer, et la voracité mémorielle de cette pathologie fait qu’il a oublié que celle qui s’occupe de lui tous les jours, Lisa, 54 ans était déjà sa femme. Un soir, dans leur maison du Connecticut aux Etats-Unis, alors qu’ils regardaient la télé, une scène de mariage est apparue à l’écran, et Peter a demandé à Lisa : "Est-ce que tu veux m’épouser ?" avec un immense sourire sur le visage.
"Ça a été dévastateur, confie Lisa Marshall au Washington Post, terriblement douloureux, mais j’ai fait de mon mieux pour rester positive. Mon mantra c’est de prendre chaque jour l’un après l’autre et n’avoir aucun regret." Alors elle a dit "oui". Et c’est sa fille, Sarah, qui l’a aidée à préparer ce deuxième mariage, une cérémonie qui s’est tenue le 26 avril, devant leur famille, et conduite par une spécialiste des maladies neurodégénératives habilitée à célébrer des unions.
Pendant la cérémonie, nous avons tous pleuré, sans exception, je n’avais pas vu Peter aussi heureux depuis longtemps. Et, pendant l’office, il s’est penché vers moi et m’a dit 'merci d’être restée'."
Lisa Marshall, aidante auprès de son époux malade d'Alzheimerau Washington Post
Sa voix tremble quand elle en parle, à la télé, à la radio, parce qu’elle ne sait pas qui elle est exactement pour lui. Parce qu’elle est la dernière gardienne de leurs souvenirs aussi. C’est un couple qui s’est formé sur le tard, ils habitaient en face l’un de l’autre, chacun marié, avec des enfants, et puis après avoir divorcé, ils se sont rapprochés, trouvés, aimés. Jusqu’au mariage en 2009.
Mais en 2017, Peter a commencé à avoir des troubles de mémoire. Un an plus tard, un neurologue donne le verdict, sans appel : Alzheimer précoce. En 2019, il a dû quitter son travail. Tout comme elle, pour s’occuper de lui à 100%.
Peter ne sait pas que je suis sa femme, mais je suis sa personne préférée.
Lisa Marshall, aidante auprès de son époux malade d'Alzheimerau Washington Post
Aujourd’hui, son état empire chaque semaine, mais Lisa fait tout pour le garder chez eux. "Chaque soir nous passons des heures assis sur les marches devant la maison main dans la main. L'important c’est que je sais qu’il m’aime et qu’il se sent en sécurité."
Seuls 10% des moins de 65 ans sont touchés par Alzheimer. Leur histoire a été reprise par la presse du monde entier, du Brésil, à l’Inde, en passant par la Turquie, le Vietnam, la Belgique… Sans doute parce qu’elle met en lumière une maladie tristement universelle, terrible, cruelle, qui broie les souvenirs et les vies, mais pas les sentiments, et pas l’amour donc, cet éternel invincible.
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