Le retour de Françoise Bernard, la reine des "recettes faciles"
Pour plusieurs générations, c'est une référence. Le poulet rôti, le lapin sauté, le rôti de porc bonne femme ou encore les profiteroles... Dans les "recettes faciles", chaque plat est présenté de manière très simple : le temps de préparation, le niveau de difficulté, le coût des ingrédients, les étapes à respecter... Tout est expliqué en détails. Depuis les années 1960, ce livre s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires. Françoise Bernard en a écrit d'autres, qui ont eu beaucoup de succès également, mais les "recettes faciles" restent son ouvrage le plus connu, à côté des livres de Ginette Mathiot, sa grande rivale.
Pour le Figaro, Colette Monsat a rencontré Françoise Bernard, ou plutôt elle a rencontré Andrée Jonquoy (c'est le vrai nom de la cuisinière). Son histoire est singulière : dans les années 1950, Andrée est secrétaire de direction chez Unilever. A l'époque, le groupe cherche un visage pour incarner les recettes de sa margarine Astra. Andrée est candidate. Elle a une trentaine d'années. Elle est retenue. Elle va incarner "la femme d'après-guerre qui se remet à cuisiner après les années de privation". Une femme moderne, aussi, qui a une vie professionnelle et qui a besoin de gagner du temps lorsqu'elle passe derrière les fourneaux. Ce sera donc Françoise Bernard, un nom imaginaire, composé à partir de deux prénoms très répandus à l'époque, Françoise et Bernard.
En 1956, la cuisinière signe un premier manuel de recettes pour les cocottes SEB. Une cocotte vendue, un livre offert. Dans les cuisines, partout en France, la jeune femme devient la reine de l'autocuiseur. Elle publie les "recettes faciles". Le succès est immédiat. Des lecteurs demandent des conseils. Françoise Bernard reçoit au moins mille lettres par mois. Pour répondre à ce courrier, elle fait travailler jusqu'à vingt dactylos. Elle se met à son compte. Elle rachète le nom que le groupe Unilever lui a donné, et elle continue à publier.
Aujourd'hui, Françoise Bernard a donc 91 ans. Elle publie une nouvelle édition de ses "recettes faciles". Dans le Figaro, dans l'article de Colette Monsat, elle regarde avec amusement l'engouement actuel pour la cuisine, et les centaines de livres qui paraissent chaque année. Elle n'a pas changé. Toujours mince, et toujours gourmande. Son péché mignon ? Les fromages du nord qui lui rappellent son enfance.
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