L'info de l'histoire : l’éloge des perdants glorieux, ceux qui incarnent l'esprit sportif et olympique
C'est un classique, cette amertume de la défaite, on la vit comme supporter. Mais il existe aussi des défaites glorieuses, qui rendent fier. C’est vrai dans les guerres, mais c’est aussi vrai dans les jeux. Les belles batailles, comme en ont livré l’escrimeur Yannick Borel ou le judoka Joan-Benjamin Gaba, médaillés d’argent, on connaît cela depuis longtemps. Jean Bouin, par exemple, qui ne peut participer au cross alors qu’il est sélectionné dans sa spécialité et qui perd la finale du 5 000 mètres aux Jeux de Stockholm en 1912 et décroche la médaille d’argent. Mais il fait preuve d’un bel esprit sportif. En 1914, au moment de la guerre, il s’engage et il meurt au front. C’est pourquoi tant de rues et de stades portent son nom.
En réalité, ces perdants-là sont prestigieux, mais ce ne sont pas les plus glorieux. Il y a une vraie personnalité qui a fini dans les limbes du classement. En 1984, c'est le premier marathon féminin. Une Suissesse, Gabriela Andersen-Schiess, s’élance avec les 50 autres participantes. Mais à Los Angeles, il fait très chaud. Elle tient la course solidement, elle continue son effort. Juste avant d’entrer dans le stade, elle passe dans le tunnel où elle sent le plaisir de la fraîcheur. Puis elle surgit dans l’arène bouillante, en plein soleil. Et là, elle est complètement déshydratée et se met à marcher comme un pantin. "Après quelques mètres, j'ai vraiment eu des problèmes, j'avais des crampes dans les jambes et je voulais continuer à courir, à aller tout droit, mais j'ai perdu le contrôle de mes jambes", témoigne la marathonienne.
Jusqu'à la ligne d'arrivée
Le stade entier la soutient et l’applaudit. Elle franchit la ligne d’arrivée et s’évanouit dans les bras d’un membre du staff olympique. Elle finit 37e. "Dans mon esprit et dans ma tête, je savais exactement que je devais faire le tour de la piste. Je savais aussi que si je m'arrêtais, si je me reposais ou si je m'asseyais, je ne pourrais pas finir, c'est ce qui m'a poussée à continuer", raconte Gabriela Andersen-Schiess. Le jour même, son exploit est cité partout, dans la presse, à la télévision et à la radio. Pour tout le monde, elle incarne le vrai esprit sportif et olympique : le dépassement, la détermination, et même la résilience.
Souvent, c’est un perdant qui valorise le mieux ces qualités, même si parfois certains frisent le ridicule. Par exemple, en 2000, à Sydney Éric Moussambani, originaire de Guinée-Équatoriale, a mis presque deux minutes pour faire son 100 mètres. Il a fini dernier de l’épreuve, 71e avec 50 secondes de retard sur l’avant-dernier. Son temps était plus du double de la moyenne de l’épreuve et plus long que celui des concurrents du 200 m. La presse africaine l'a surnommé Éric Le nageur. Et dans le monde anglo-saxon, on l'a surnommé l’anguille, the eel. Il est entré dans l’histoire des Jeux, car on a modifié les règles de sélection de la natation après son passage. La célébrité n’arrive pas toujours là où on l'attend.
À regarder
-
"C'est un honneur incroyable..." On a rencontré Maxence, pro du parkour et l'un des personnages mystères de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024
-
La cantatrice Axelle Saint-Cirel entonne la Marseillaise pour clore la parade des athlètes
-
Les joueurs de l'équipe de rugby à 7 dansent leur choré au pied de l'Arc de Triomphe
-
Teddy Riner est ovationné par la foule lors de la Parade des Champions
-
La "Parade des champions" est officiellement lancée depuis les Champs-Élysées
-
Paris 2024 : revivez les 4 cérémonies en 4 minutes
-
Qui est GЯEG qui a performé à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques ?
-
Paris 2024 : Revivez les plus beaux moments de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Jean-Michel Jarre enflamme le Stade de France
-
Jeux paralympiques : les exploits et des sourires en or pour les athlètes français
-
Il est temps de dire au revoir à la flamme
-
Huit danseurs de breaking valides et handicapés font le show
-
Les porte-drapeaux français pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
"La Marseillaise" interprétée par le trompettiste André Feydy
-
Santa ouvre la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : historique, l'équipe de France de cécifoot championne paralympique
-
Prothèses, fauteuils roulants : comment s'équipent les athlètes pendant les Jeux paralympiques ?
-
Ces Jeunes archers du Nord découvrent le para tir à l'arc et ses champions
-
Paris 2024 : "Durant ces Jeux, on a montré que l'on pouvait faire rimer les notions de handicap et de performance..." Le bilan tout sourire de Marie-Amélie Le Fur, patronne du comité paralympique
-
Paris 2024 : il réconforte les athlètes, sensibilise les officiels au handicap... Marc ne fait pas que conduire en tant que chauffeur volontaire sur les Jeux
-
À 23 ans, il va mixer pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques !
-
La para-escalade fera son entrée aux Jeux de 2028 : une innovation française permet aux personnes en fauteuil de grimper comme tout le monde
-
Paris 2024 : Aurélie Aubert, chouchou du public et nouvelle star du sport para
-
Qui est Frédéric Villeroux, légende du cécifoot ?
-
Immersion avec des collégiens invités aux Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : l'équipe de France de cécifoot est en finale paralympique
-
Paris 2024 : nouveau doublé français en para cyclisme
-
Qui est Axel Bourlon, champion de para haltérophilie ?
-
Paris 2024 : qui est Gabriel Dos Santos Araujo, star de la para natation ?
-
Paris 2024 : des tablettes et des casques VR pour les personnes malvoyantes
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.