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Débats autour de la moralisation de la vie politique

Les suites de l'affaire Cahuzac et les développements de l'affaire Bettencourt ont à nouveau été largement évoqués ce matin dans les "matinales" radios et télés.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

La "République exemplaire" : c'est la riposte, du moins la tentative de riposte de François Hollande du gouvernement pour surnager au milieu du tsunami Cahuzac. Deux mots qui sonnent comme un nouveau slogan, entonnés par tous les ministres. C'est ce qu'on appelle des éléments de langage. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, le décline sur LCI : "Je m'inscris dans cette époque. Dans cette époque d'une république qui sera exemplaire, se veut exemplaire et est exemplaire ". Et Michel Sapin reprend à la volée sur France 2 : "François Hollande est exemplaire : la décision est prise, la Justice est saisie, la Justice est indépendante, la Justice avance, elle travaille et la lumière est faite, elle est dite et rien n'est caché ".

François Hollande qui rejette l'idée d'un remaniement gouvernemental face à la crise. Le socialiste Jean-Christophe Cambadélis lui donne raison sur iTélé : "Il ne faut pas confondre la forme et le fonds. La forme d'un gouvernement resserré peut arriver à un moment où à un autre. Mais il faut garder le cap et ne pas être bousculé par des évènements qui arrivent à chaque instant. Peut-être faut-il trouver le chemin de la confiance avec le peuple. C'est pour ça que je suis pour un referendum à questions multiples qui permettrait au peuple d'assécher le populisme par les urnes ".

Mesures de moralisation de la vie politique

Les mesures annoncées par François Hollande sont jugées insuffisantes par l'opposition, qui demande un changement de politique. Le Front national pour sa part va plus loin et demande toujours une dissolution de l'Assemblée nationale. Marine Le Pen le répète sur Radio classique : "Je pense que le peuple français va se saisir de cette occasion pour dire clairement ce qu'il pense de cette accumulation. Quand on voit la liste des responsables politiques qui ont été condamnés et qui sont aujourd'hui à des postes de très haute responsabilité, on rêve ".

Nouvelles révélations

Le Monde révélait hier effectivement qu'un des mandataires financiers de la campagne de François Hollande avait indirectement des actions dans des sociétés offshores aux îles caïmans, un paradis fiscal. Rien d'illégal à première vue, mais pour Jean-Luc Mélenchon sur notre antenne, le problème n'est pas dans la légalité ou non : "C'est bien possible que ces gens considèrent que les questions d'argent, comme souvent chez les grands bourgeois, on n'en parle pas à table. Mais ce qui est extraordinaire c'est qu'ils trouvent ça normal. Vous avez vu comment ils répondent tous ? Ils disent qu'il n'y a rien d'illégal. C'est donc que la loi va de leur côte, que la loi va du côté du vice et du crime. C'est curieux ".

Et Jean-Luc Mélenchon de tendre la main aux "militants socialistes meurtris ".

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