L'opération transparence continue
Le grand déballage continue avec Marisol Touraine qui a
révélé son patrimoine. Les ministres ont été sommés de tout dévoiler et ont
jusqu'à lundi 15 avril pour le faire. Mais comme d'autres avant elle, la
ministre des Affaires sociales a préféré devancer l'appel : "Je suis
propriétaire avec mon mari d'un appartement dans le 13e arrondissement,
je suis personnellement propriétaire d'autres biens immobiliers que j'ai acquis
avec des emprunts qui courent toujours. Je suis donc redevable de l'ISF, je n'ai
pas d'action ou de choses comme cela et mon patrimoine s'élève à 1,4 million d'euros. "
La transparence ne me pose pas de difficulté conclut Marisol
Touraine. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
Les sanctions envisagées pour les élus fraudeurs, la transparence sur le patrimoine, le climat de suspicion,
tout cela pousse le député Henri Guaino à se demander s'il ne va pas quitter la
vie politique si cette loi de moralisation est votée.
Autre réaction épidermique, celle de Nadine Morano, chargée
des élections à l'UMP. Elle a entendu Marisol Touraine ce matin et cela ne lui
a pas donné envie de révéler son patrimoine, a-t-elle déclaré sur France Info.
"Une fois qu'elle a dit cela est-ce que cela règle les
problèmes de la France ? Je n'ai rien à cacher, mais je n'ai rien à
montrer non plus. Je pense qu'il y a une frontière entre la vie publique et la
vie privée. Pourquoi pas après la visite du patrimoine pour voir si tout est
exact ? "
Un nouveau cap
Le gouvernement va-t-il changer de cap ? Aller vers
moins d'austérité, moins de rigueur budgétaire, c'est ce que réclament certains
ministres. La première charge est venue d'Arnaud Montebourg, dans une interview
au Monde. Le ministre du Redressement productif réclame un changement de
cap : "Le sérieux budgétaire, s'il tue la croissance, n'est plus
sérieux. "
Autrement dit, il faut desserrer l'étau de la rigueur. C'est
aussi ce que réclame la ministre du logement, Cécile Duflot. Quant au ministre
délégué à l'Economie sociale, Benoit Hamon, il déclare dans une interview au Parisien
et sur BFMTV : "Je pense aujourd'hui que nous devrons évaluer à la
fin de l'année si cette politique est soutenable. Si nous constatons que le chômage
continue d'augmenter et que cela désendette peu la France, il faudra retrouver
l'oxygène qui manque à l'économie française. "
Moins de rigueur, moins d'économies, c'est de la folie
répond le préisent de l'UMP Jean-François Copé : "On va maintenant
écraser les Français d'impôts sous prétexte qu'il fallait réduire le déficit.
On va rouvrir les vannes des dépenses publics et du gaspillage. C'est une folie
absolue. C'est une nouvelle démonstration que François Hollande n'a plus d'autorité.
Ses ministres sont en train de discuter tous les jours de la crédibilité de sa
propre politique. "
Il y a un vrai débat au sein de la majorité, des députés et
des sénateurs socialistes, verts et écolos veulent aux aussi un changement de
politique économique vers moins de rigueur, moins d'austérité pour répondre à
la crise provoquée par l'affaire Cahuzac. Mais apparemment ce n'est pas à
l'ordre du jour : "Il n'y a pas de changement de ligne ", assure un
proche de François Hollande.
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