Le "Smic jeune" fait débat
Au gouvernement, la ministre des doits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, Najat Vallaud-Belkacem, exprime son opposition sur France 2.
"Nous sommes résolument opposés à l'idée d'un Smic jeune. Quand je rencontre des chefs d'entreprises ils ne me disent jamais que ce qui les empêche d'embaucher un jeune c'est que le Smic soit trop élevé. C'est qu'ils ne trouvent pas nécessairement les jeunes avec la formation adaptée au poste qu'ils peuvent ouvrir chez eux. Ce sont de sujets comme cela qu'il faut que nous parlions plutôt que des provocations inutiles. "
Une provocation aussi pour Alain Juppé, ancien Premier ministre et maire UMP de Bordeaux, sur France Info. "Est-ce que c'est le moment de remettre en cause le Smic ? Nous allons tous avoir des efforts à faire, ce n'est pas une raison pour brutaliser ceux qui ont les plus petits revenus. J'observe que cette proposition, qui me paraît tout à fait intempestive, ne fait pas l'unanimité au sein du patronat. "
François Bayrou, le président du Modem, parle d'irrespect des jeunes sur Europe 1. "On voit bien que ce n'est pas de leurs enfants qu'il s'agit. Le fait que l'on propose de travailler pour moins de 1.000 euros par mois, ce n'est pas raisonnable et respectueux. On a le devoir de dire non. "
Enfin, comme il y a toujours quelqu'un pour ne pas être dans le ton général, Nathalie Kosciusko-Morizet, député UMP et chef de l'opposition à Paris, se dit ouverte au débat, sur RTL, avec une réserve.
"Toutes les idées, et en particulier contre le chômage des jeunes doivent pouvoir être étudiées. Le vrai scandale c'est le chômage des jeunes, c'est de croiser des jeunes qui depuis trois ans, quatre ans, sont en train de galérer et ont l'impression que la société ne veut pas d'eux. Je suis un peu dubitative quand je vois que cela va permettre de réinsérer dans l'emploi des marginaux. Baisser le niveau de salaire, plutôt que de s'attaquer aux niveaux des charges, ce n'est peut-être pas la première piste. "
L'UMP et l'Europe
A l'issue d'un débat houleux à l'UMP, il n'y a toujours pas de ligne claire. A un mois et demi du scrutin, celui qui a été le plus attaqué c'est Laurent Wauquiez, qui propose notamment un noyau dur européen autour de six pays et un protectionnisme européen. Un avis qu'il maintient sur France Inter.
"L'Europe c'est quelque chose de sérieux et on a besoin d'un vrai débat européen. Tant mieux si les idées dérangent et que cela oblige les uns et les autres à réagir. Ce que je ne veux pas c'est d'une élection européenne qui soit un filet d'eau tiède, dans laquelle on ne se pose pas les vraies questions. Je préfère mettre sur la table des idées qui dérangent plutôt que d'avoir une fausse élection européenne. "
Ce n'est pas franchement l'avis d'Alain Juppé, invité de France Info : "Nous avons essayé, et je crois que nous y sommes parvenus, a dégagé une ligne majoritaire sur l'Europe. La prochaine échéance ce sont les élections européennes. Nous avons gagné les municipales contre toute attente, cela veut dire que l'UMP tient bien et il faut qu'elle soit forte au moment des élections européennes. Nous allons nous battre pour l'Europe. "
L'Europe, c'est aussi ce qui empêchera, selon Nathalie Kosciusko-Morizet, Ségolène Royal la nouvelle ministre de l'Ecologie de ne faire payer l'écotaxe qu'aux camions.
"On ne peut pas pour le même service, le même usage de la route, faire payer différemment. Vous avez des règles européennes et vous ne pouvez pas faire n'importe quoi en la matière. "
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