Réforme de l'université : "Le gouvernement doit entendre la détresse des étudiants", estime le sénateur PS Rachid Temal
Rachid Temal, sénateur socialiste du Val-d'Oise, était l'invité du "19h20 politique" sur franceinfo vendredi.
Les partiels de Nanterre, délocalisés au centre d'examens d'Arcueil et prévus vendredi 11 et samedi 12 mai, ont été annulés en raison du blocage mené par une centaine d'étudiants. La direction de l'université de Nanterre avait délocalisé les examens dans ce bâtiment, l'université étant bloquée depuis plusieurs semaines. "Inadmissible", a réagi Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, sur Twitter. "Je condamne Parcoursup qui est une sélection, mais je ne suis pas pour empêcher, celles et ceux qui veulent passer leurs examens", déclare de son côté sénateur socialiste du Val-d'Oise Rachid Temal, invité sur franceinfo. Selon lui, le gouvernement doit entendre "la détresse des étudiants" opposés à la sélection à l'accès à l'université.
franceinfo : Approuvez-vous cette méthode de protestation ?
Rachid Temal : Je condamne Parcoursup qui est une sélection, mais je ne suis pas pour empêcher celles et ceux qui veulent passer leurs examens (...) Il faut vraiment que le gouvernement entende la détresse des étudiants qui ne souhaitent avoir un processus de sélection et qu'on puisse permettre à chaque étudiant de choisir sa filière. Ça, c'est un enjeu fort. Je considère que quelqu'un qui a passé son BAC et qui souhaite faire des études dans telle ou telle matière, doit pouvoir le faire. C'est comme cela que nous devons répondre à la jeunesse. C'est un choix philosophique.
Le principal problème aujourd'hui n'est-ce pas l'inadéquation entre le nombre de professeurs et le nombre d'étudiants candidats à une entrée à l'université ?
Ça ne se passe pas seulement sur cinq ans. Le dernier quinquennat a dû rattraper les dix dernières années où la droite était au pouvoir où elle supprimait des services dans l'éducation : 60 000 postes en tout. Nous avons rétabli des postes et des moyens. Il n'y en pas assez. Parcoursup, c'est de la sélection. Aujourd'hui dans la loi qui a été adoptée - et nous avons voté contre - le processus de sélection est clairement indiqué : dorénavant un étudiant ne peut pas choisir. Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de problèmes avant, il y avait des filières sous tension, je le reconnais. Avant il n'y avait pas assez de moyens, il n'y en toujours pas assez. Je suis prêt à discuter des moyens pour y parvenir.
Autre dossier : la grève à la SNCF. Les discussions ont repris vendredi sur la réforme du système ferroviaire. Croyez-vous à une sortie de crise ?
Je trouve que le gouvernement a été très agressif et même brutal. Il y a des questions qui n'ont pas de réponses : le fret, le maintien des petites lignes, la question de la dette et de la modernisation du service public ferroviaire et le statut des cheminots. Ce que je souhaite, c'est que le gouvernement entende les choses. Depuis le début je réclame une conférence entre l'État, la SNCF, les cheminots, les élus locaux et les usagers pour discuter du service public de la mobilité, c'est l'enjeu, la question ne concerne pas que la SNCF. Nous sommes opposés au projet de loi qui est proposé [qui sera présenté mercredi par Elisabeth Borne au Sénat]. Je crois qu'il y a 42 amendements qui ont été déposés. La question du service public ferroviaire en France, transport en marchandises mérite mieux que ce qu'a fait ce gouvernement.
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