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Routes secondaires à 80 km/h : l'ex-ministre des Transports Dominique Bussereau est "favorable avec des réserves"

Dominique Bussereau, l'ex-secrétaire d'État et président du conseil départemental de la Charente-Maritime (LR), était l'invité de L'Interview J-1, lundi sur franceinfo, à la veille de l'annonce du gouvernement de limiter la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires en France.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dominique Bussereau sur franceinfo. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Mardi, le gouvernement doit annoncer l'abaissement à 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires, contre 90 km/h jusqu'à présent. L'objectif est d'enrayer la hausse du nombre de tués sur les routes de France depuis 2014 (3 477 morts en 2016). Dominique Bussereau, ex-secrétaire d'État en charge des Transports et président du conseil départemental de la Charente-Maritime, était l'invité de L'Interview J-1 lundi 8 janvier sur franceinfo.

franceinfo : Est-ce que vous approuvez ce choix de limiter la vitesse, vous qui présidez l'Assemblée des départements de France ?

Dominique Bussereau : À titre personnel, je ne suis pas hostile à cette mesure. Je suis favorable à cette mesure avec cependant des réserves. Une réserve sur le fait que c'est très difficile de contrôler la vitesse sur le réseau secondaire, donc j'ai peur que cette mesure reste un peu lettre morte et que sur les petites routes les gens continuent de faire parfois n'importe quoi (...) Deuxième sujet : financier. On nous demande d'assumer le coût de ces panneaux. Aujourd'hui, le nombre de panneaux "90" est de 20 000. Ça coûte entre 50 et 70 euros selon les marques et s'il faut aussi changer le mât : 100 euros. Donc j'ai demandé au Premier ministre de, bien sûr, payer aux départements la facture. J'attends une lettre du Premier ministre que j'aurai demain matin.

Le patron de la SNCF, Guillaume Pépy, a été convoqué lundi par Elisabeth Borne. La ministre des Transports a annoncé un audit technique dans toutes les grandes gares. C'est "gadget" ?

Ce n'est pas "gadget" parce que les grandes gares sont des gares dans lesquelles le trafic TER et grandes lignes a beaucoup augmenté. Donc, vérifier que ces grandes gares fonctionnent après les dysfonctionnements que l'on a connus, ça me paraît intéressant. La clé, c'est l'investissement et surtout la bonne information (...) Guillaume Pépy a tout à fait raison en remettant en ordre de fonctionnement l'ensemble de la mécanique d'information des clients de la SNCF. [Dominique Bussereau affirme qu'il aurait gardé Guillaume Pépy à la tête de la SNCF] parce qu'il est compétent, personne ne veut faire le boulot et ce n'est pas en changeant la tête qu'on règle les problèmes.

On connaît votre parcours : droite modérée. En décembre, après l'élection de Laurent Wauquiez à la tête de LR, vous avez déclaré chez nos confères de Sud Radio ne pas savoir si vous alliez rester dans le parti.

Je prendrai ma décision cette semaine et je l'annoncerai en fin de semaine. Aujourd'hui, je suis indépendant. Je ne fais pas de politique partisane (...) Je ne m'inscris pas dans une carrière illimitée. Ce serait ridicule. Quand on est dans un parti politique, il faut y être totalement bien. Pour l'instant, j'y suis à moitié bien donc je vais voir cette semaine de quel côté penche ma moitié.(...) Je suis en train de regarder ce qu'écrivent Les Républicains sur l'Europe parce que c'est le sujet majeur de ma vie publique, l'engagement pro-Européen, et donc en fonction de ce que je verrai, je vais analyser cette semaine. Je ne sais plus très bien où est [le] Nord [de Laurent Wauquiez] sur sa boussole européenne.

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