Alexandre de Juniac (IATA) : "L’industrie aérienne va diminuer son empreinte carbone"
L'avion contre le climat ? De plus en plus de voyageurs affirment se détourner de l'avion, pour protéger l'environnement. Alexandre de Juniac, le patron de l'Association internationale du transport aérien, défend les engagements du secteur.
Les Suédois l’appellent "flygskam", "la honte de prendre de l’avion". En Europe, de plus en plus de citoyens refusent d’utiliser ce moyen de transport, pour ne pas aggraver le changement climatique.
Les compagnies vendent-elles moins de billets, à cause de ce phénomène ? "Pour le moment, beaucoup de gens n’ont pas renoncé à prendre l’avion", assure Alexandre de Juniac, invité de L’Interview éco lundi 8 juillet. Mais pour le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui représente la plupart des compagnies mondiales, "il y a clairement un mouvement d’opinion".
"Ça fait dix ans que cette industrie a pris des engagements mondiaux" pour lutter contre le changement climatique, affirme Alexandre de Juniac, tout d’abord en diminuant les émissions de CO2 par passager. Ensuite, "à partir de 2020, toute la croissance du secteur aérien sera neutre en carbone". Enfin, affirme le représentant du secteur, "en 2050, nous réduirons nos émissions de CO2 à la moitié du niveau de 2005". "Nous sommes la seule industrie à avoir fait ça", ajoute-t-il.
Le retour du Boeing 773 Max ?
Quatre mois après l’accident de l’Ethiopian Airlines, l’avion vedette de Boeing, le 737 MAX, est toujours cloué au sol, dans le monde entier. Revolera-t-il un jour ? "Je pense que oui", répond Alexandre de Juniac, très prudent sur la date de remise en service. "C’est la question que les régulateurs doivent trancher. Je comprends que maintenant la période visée est dans quelques mois", explique-t-il.
Le directeur général de l’IATA insiste sur la coordination entre ces régulateurs : "Si chaque régulateur faisait ce qu’il voulait dans son coin, pour nous, ce serait catastrophique (…) Il n’y a pas lieu qu’il y ait méfiance entre les régulateurs, pourvu que ces régulateurs se mettent ensemble pour définir le bon calendrier et les bonnes conditions" de remise en service de l’avion.
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