Alimentation : les négociations commerciales “à un tournant”, affirme le président de l'ANIA
Richard Girardot, président de l'Association nationale des Industries Agroalimentaires, affirme que la pression mise par le gouvernement sur les distributeurs commence à payer.
Les négociations commerciales annuelles sur l’alimentation sont dans leur dernière ligne droite. Producteurs, industriels et grande distribution ont jusqu’au lundi 1er mars pour se mettre d’accord sur les prix des produits vendus en supermarché (hors marques de distributeur) et la rémunération de tous les maillons de la chaîne alimentaire, dans une ambiance tendue. Mais Richard Girardot, président de l'Association nationale des Industries Agroalimentaires (ANIA), invité éco de franceinfo mercredi 24 février, est optimiste, il table sur une hausse des prix de 1 à 2%.
Franceinfo : Vous dites que dans ces négociations avec la grande distribution, “le compte n’y est pas”. Est-ce toujours le cas aujourd’hui, à moins d’une semaine de l’échéance ?
Richard Girardot : Pour être objectif, le compte, on y arrive tout doucement. On est comme l’on dit dans le “money time”, et l’on commence à s’en rapprocher. Notre sujet, c’est d’y arriver avec un peu d’inflation. Pas des chiffres énormes, mais de l’ordre de 1 à 2%. Des petites hausses de prix pour la distribution qui seront répercutées au consommateur.
Est-ce que les distributeurs sont un peu plus compréhensifs à mesure que la date butoir approche ?
Nous avons la chance d’avoir deux ministres de tutelle, celui de l’Industrie, et celui de l’Agriculture et de l’alimentation. Avec la pression qu’ils ont mise sur les différents intermédiaires de la chaîne de valeur, il y a des efforts de faits, en particulier vis-à-vis de la distribution, mais aussi sur nous, les industriels.
Diriez-vous que l’on est à un tournant dans ces négociations ?
Je pense que l’on assiste à un tournant, grâce à l’intervention du ministre Julien Denormandie, mais aussi de son médiateur Serge Papin, qui est un ancien distributeur, et dont le rôle est très neutre dans cette action.
Aujourd’hui, estimez-vous que tous les efforts que vous avez déployés pour nourrir les Français pendant la crise sanitaire ne sont pas reconnus ?
C’est clair. On reconnait le travail fantastique des agriculteurs, dans l’approvisionnement, pendant une période très difficile. Alors que le distributeur, lui, a été glorifié. Oui, on a eu la sensation que les 420 000 salariés de l’alimentaire n’étaient peut-être pas assez reconnus.
Où en est le secteur de l’agroalimentaire un an après le début de cette crise du Covid. Avez-vous plutôt bien résisté ?
Tout ce qui fournit les grandes surfaces a très bien fonctionné. Et puis il y a le hors-domicile, qui fournit les cantines, les restaurants d’entreprises, et les cafés-restaurants. Là, il y a des secteurs qui sont complètement dévastés comme celui des brasseurs. La bière est un secteur dévasté en France, laminé par cette année 2020.
Êtes-vous quand même optimiste sur l’issue de ces négociations commerciales ?
Je pense qu’à la fois, la pression du gouvernement, les mesures prises par la DGCCRF (répression des fraudes) - des sanctions dans certains cas - et l’ouverture d’esprit des distributeurs, font que l’on peut finir correctement cette négociation 2021.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.