Crise énergétique : Bel France "ne réduit pas ses références" malgré la hausse des prix, selon la directrice générale du groupe
Les coûts énergetiques de l'entreprise qui produit les fromages Vache qui rit, Kiri et Babybel ont été multipliés par quatre ces deux dernières années, souligne Béatrice de Noray, la directrice générale du groupe.
Toute l'industrie agroalimentaire est frappée de plein fouet par l'envolée des prix de l'énergie. Et le groupe Bel n'y échappe pas. "Nous regardons les aides de l'État mais nous pensons que nous ne sommes pas éligibles", assure Beatrice de Noray, directrice générale de Bel France. Elle préfère miser sur un travail de fond : "On avait lancé, il y a déjà longtemps, un travail sur la décarbonation energétique. On l'accèlère. Par exemple, on a mis une chaudière à biomasse dans une usine Babybel, ça réduit notre consommation".
Cette hausse des coûts concerne aussi transport, le packaging ou encore le marketing. "Ces coûts continuent de progresser de 30 %, on augmente par exemple de 100 euros les 1 000 litres le prix du lait", précise encore la dirigeante. "Avec les producteurs de lait, le groupe Bel a signé des contrats à long terme pour leur donner de la visibilité."
Mais le client doit s'attendre à des hausses de prix, prévient Béatrice de Noray, "car il y a une valeur à l'alimentation. On a travaillé avec la grande distribution, on essaie de limiter les hausses, mais oui, à un moment, ça se répercute."
"La marché est résilient"
Le groupe a toutefois fait le choix de garder toutes ses marques dans les rayons. "On ne réduit pas les références", précise Béatrice de Noray, qui note que ses produits ont encore plus qu'avant, avec la crise, une utilisation multiple : "Les clients achètent du kiri pour tartiner mais aussi pour mettre dans une soupe. On ne vend pas moins, le marché est résilient. Et nos produits en portion sont plebiscités, car ils permettrent de voir ce que l'on utilise." En revanche, les produits plaisir, eux, ont plus de difficultés. Par exemple, "pour Apéricube, c'est plus fragile, c'est un produit plus festif", constate Béatrice de Noray. Le groupe va donc adapter le format. Pour les apéricubes, par exemple, il va lancer des boites de 24 pièces, contre 48 aujourd'hui. Quant aux marques distributeurs, le marché est déjà bien rempli. "Le marché du fromage, c'est déjà 40 % des distributeurs."
Le groupe Bel France compte faire la différence dans les rayons avec ses marques, justement : "Vache qui rit, Babybel,... Ces marques sont souvent centenaires, iconiques, donc on les garde", conclut Béatrice de Noray. Selon elle, c'est ce qui permet à Bel de résister à la crise.
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