Élections régionales : "une forme de lassitude démocratique", selon Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
Le leader du premier syndicat français estime que la priorité est de "réparer" le pays. Sur la réforme de l'assurance chômage, qu'il combat, il estime qu'il n'y a "pas le feu au lac".
La France connaît une "lassitude démocratique" et il faut "réparer" et "réconcilier" le pays. C’est l’analyse et l’appel de Laurent Berger, après le premier tour des élections régionales, marqué par une abstention record. Invité éco de franceinfo lundi 21 juin, le secrétaire général de la CFDT estime que la priorité est de relancer l’économie et de "protéger tous ceux et toutes celles qui ont été impactés durement pendant cette crise."
Le dirigeant syndical déplore le niveau record de l’abstention (66,74% selon le ministère de l'Intérieur) et estime qu’il y a "une responsabilité du débat politique, malheureusement concentré sur des sujets qui n’étaient pas les sujets des régionales." Mais Laurent Berger considère surtout que le pays exprime "une fatigue."
Assurance chômage : "Il n’y a pas le feu au lac"
Le secrétaire général de la CFDT demande au président de la République de renoncer à la réforme de l’assurance chômage dont un volet doit entrer en vigueur le 1er juillet. Selon lui, si ce volet était appliqué, 1,3 millions de demandeurs d’emploi verraient leur indemnisation baisser : "Ça peut aller jusqu’à 20% ou 25% de baisse pour des gens qui touchent déjà très peu."
La CFDT, avec la plupart des autres syndicats, a saisi le Conseil d'État. Elle demande la suspension de cette mesure. La décision du Conseil d'État, en référé, est imminente.
L’Unedic a revu à la hausse ses prévisions. L’économie française pourrait créer cette année 126 000 emplois, et les comptes de l’organisme pourraient revenir presque à l’équilibre en 2023. "Il n’y a pas le feu au lac", estime donc Laurent Berger.
Retraites : "Pas de réforme paramétrique"
Emmanuel Macron va-t-il réintroduire la réforme des retraites, suspendue l’an dernier, avant l’élection présidentielle ? Laurent Berger lui demande de ne pas le faire : "Il n’y a pas d’espace avant de repasser devant les Français sur cette question des retraites. Ça doit être un objet de la présidentielle."
Sur le fond, le dirigeant syndical affirme sa position : "Il ne peut pas y avoir de réforme des retraites paramétrique, qui toucherait la durée du travail, l’allocation, ou je ne sais quoi, avant l’élection présidentielle. C’est extrêmement clair pour nous." En revanche, la CFDT défend toujours une réforme qui "mettrait davantage de justice et d’égalité dans le système par répartition."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.