Environnement : "Le coût de l'inaction est supérieur au coût de la décarbonation", prévient Yamina Saheb, économiste et autrice du GIEC
Dans une tribune publiée récemment sur le site internet de franceinfo des ONG environnementales appellent à se mobiliser contre la réforme des retraites au motif que "travailler plus, c'est produire plus, c'est extraire plus, c'est polluer plus." Travailler plus longtemps est-il compatible avec l'urgence climatique ? L'économiste Yamina Saheb comprend que les gens se mobilisent, à commencer par les jeunes, contre la réforme des retraites : "Cela se voit que les jeunes se projettent dans le futur et pas dans le modèle économique dans lequel nous avons grandi. Dans le modèle économique proposé par le gouvernement", indique l'autrice du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
"La réforme des retraites n'est rien d'autre que la poursuite d'un modèle économique qui a atteint ses limites et les jeunes n'en veulent pas. Ils veulent un modèle d'avantage tourné vers l'économie du bien-être et du partage."
Yamina Saheb, économiste et autrice du GIECà franceinfo
"Les jeunes veulent un modèle d'avantage tourné vers l'économie du bien-être et du partage", poursuit la chercheuse.
"Des mesurettes et du rafistolage"
La décarbonation de l'économie française est chiffrée à 50 milliards d'euros par an. Mais selon Yamina Saheb le gouvernement s'y prend mal. "On essaye de garder le même système et on prend des mesurettes. On fait du rafistolage. On essaye d'être dans le XXIe siècle avec le système du XXe siècle qui a atteint ses limites économiques et sociétales."
Des investissements massifs sont effectués dans la décarbonation de l'économie, que ce soit par le biais de France 2030 ou de France Relance par exemple. "Ce sont des investissements qui sont faits dans le cadre du techno-solutionnisme et pas dans les transformations sociétales. Cela fait trente ans qu'on met en place ce type de solutions, et on est dans l'échec. Nos émissions augmentent," nuance la chercheuse à l'OFCE.
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