Erminio Eschena (MSC Croisières) : "Nous regardons avec intérêt" les chantiers de Saint-Nazaire

Les chantiers STX de Saint-Nazaire ont livré mercredi 1 juin un nouveau paquebot à la compagnie MSC Croisières. Quatre autres navires ont été commandés par le croisiériste pour un montant de 4,5 milliards d'euros.

Cette commande ferme tiendra "même si la conjoncture se retourne", a assuré Erminio Eschena, le directeur des relations industrielles et institutionnelles du Groupe MSC Croisières. Le secteur "s'affirme et se développe de plus en plus". Erminio Eschena estime que l'évolution de l'actionnariat annoncé par le président Emmanuel Macron "remet l'industrie au cœur du développement économique du pays."

franceinfo : Les commandes passées par MSC Croisières à STX sont-elles fermes, quelle que soit l'évolution du marché ?

Erminio Eschena : Même si la conjoncture se retourne, la commande est ferme. Les prévisions d'industrie de la croisière, et de MSC Croisières, nous mettent dans une situation de confort pour que nous regardions le futur avec confiance. Malgré la conjoncture incertaine, nous avons affirmé notre volonté de continuer à travailler à Saint-Nazaire. Nous nous attendons à une croissance du marché de la croisière. On a découvert qu'il y avait une adhésion des vacanciers européens et français à cette formule de vacances qui a même dépassé nos propres attentes. Cette adhésion s'affirme et se développe de plus en plus.

La croisière peut-elle avoir plus de succès ?

C'est devenu une expérience de vacances à part entière, complète, sécurisée qui s'adresse à un public hétérogène, avec un ratio prix et expérience qui n'a pas d'équivalence. En France, ce sont les clients qui adhéraient à la formule village-vacances dans les années 1990 qui viennent à la croisière, avec des éléments inédits comme l'itinérance du bateau. Vous êtes sur un espace de vacances qui vous amène tous les jours à la découverte d'une ville nouvelle.

Quel intérêt MSC Croisières porte-t-elle aux chantiers STX ?

MSC Croisières est le client historique de Saint-Nazaire quel que soit le pacte d'actionnaire ou l'appellation. Notre volonté de construire en France n'a jamais fléchi. On est très bien à Saint Nazaire, nous avons affirmé une commande de 4,5 milliards d'euros, soit 37 millions d'heures de travail supplémentaire pour les chantiers. Nous sommes le client historique qui engage un investissement entre 2022 et 2026.

Que pensez-vous de la volonté du président de la République de revoir le capital des chantiers ?

Ce que j'ai entendu, c'est un président de la République qui remet l'industrie au cœur du développement économique du pays. Il le fait à Saint-Nazaire, un site qui bénéficie d'une aura internationale. Aujourd'hui, MSC constate que le président de la République affirme la volonté de préserver l'outil, d'accueillir un nouveau partenaire. Cela doit se faire avec un contrôle d'un état actionnaire qui doit préserver l'outil industriel. Nous avons envie de continuer à rester en étant client. Cet intérêt n'est pas porté par une volonté de contrôle. C'est l'intérêt porté par la légitimité de notre histoire et la volonté de continuer à préserver l'outil industriel.

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